Le cardiologue Mbaye Paye confirme l’état de santé critique de Bibo Bourgi
Le complice de Karim Wade dans l’affaire de la traque des biens mal acquis, Bibo Bourgi pourrait être libéré incessamment. Le médecin commis par la Commission d’instruction de la Crei, le cardiologue Mbaye Paye, a relevé des anomalies incompatibles avec la détention et qui ne peuvent être traitées nulle part au Sénégal en cas de complications.
Inculpé pour complicité dans le volet Karim Wade de la traque des biens mal acquis et arrêté en même temps que le fils de l’ancien président de la République, Abdoulaye Wade, Bibo Bourgi est malade depuis sa mise sous mandat de dépôt, le 17 avril dernier. Sa première nuit en prison, il l’avait même passée à l’infirmerie, avant d’être évacué au niveau du pavillon spécial de l’hôpital Aristide Le Dantec pour de meilleures conditions de détention. Son état étant resté toujours aussi critique, la Commission d’instruction de la Cour de répression de l’enrichissement illicite (Crei) avait saisi l’Ordre des médecins. Et c’est le Dr Mbaye Paye, cardiologue, qui avait été choisi pour une expertise médicale.
Aujourd’hui, le médecin à livré ses réponses aux questions qui lui avaient été posées par la Commission d’instruction, concernant l’état de santé de Bibo Bourgi.
A la question de savoir si l’examen révélait chez le sujet «des anomalies physiologiques ou psychiques», le Dr Mbaye Paye répond que les «anomalies (constatées) sont des signes révélateurs d’une maladie coronarienne, infarctus du myocarde ou angor instable». La deuxième question posée au cardiologue par la Commission d’instruction de la Crei se rapporte à la compatibilité ou non des anomalies constatées chez Bibi Bourgi avec son maintien en détention, même si c’est au pavillon spécial de l’hôpital Aristide Le Dantec. Et la réponse du praticien est sans équivoque. Selon le Dr Mbaye Paye, «cette pathologie cardiovasculaire est incompatible avec la vie en milieu carcéral, même dans un centre hospitalier comme le pavillon spécial de l’hôpital A. Le Dantec». Argumentant, le cardiologue ajoute que la raison est qu’«il s’agit d’une aggravation d’une maladie coronarienne révélée par une arythmie ventriculaire et une nécrose étendue».
Le Dr Mbaye Paye ajoute qu’il y a «une forte probabilité de survenance d’autres complications telles qu’une insuffisance cardiaque, troubles de la conduction, accidents thromboemboliques, chocs hémodynamiques, récidives d’infarctus du myocarde et mort subite». Face à la survenance de telles complications dans l’état de santé du prévenu Bibo Bourgi, le médecin indique que «le pavillon spécial ne dispose pas de ressources humaines et du matériel médical adéquat permettant une prise en charge médico-chirurgicale».
Selon le médecin, en l’état actuel de la maladie de Bibo Bourgi, «les affections peuvent difficilement être prises en charge dans les structures nationales», parce que «la coronographie et l’angioplastie se font, mais sont à leur tout début et le pontage coronarien ne se fait pas».
Ce contrôle médical demandé par la Commission d’instruction de la Crei confirme bien l’état critique de la santé de Bobo Bourgi qui, rappelons-le, a été arrêté en même temps que Karim Wade, dans le cadre de la traque des biens mal acquis. La Commission de la Crei pourrait donc ordonner la mise en liberté de Bibo Bourgi, pour raisons de santé et le placer sous contrôle judiciaire. Et le complice présumé du fils de l’ancien président de la République pourrait humer bientôt l’air de la liberté.