Publié le 30 May 2013 - 08:05
PROFIL - MAME JAARA GUÈYE, ARTISTE-CHANTEUSE

Chœur exilé

Silhouette de cantatrice avec un collier de cauris autour du cou, Mame Jaara Guèye a longtemps assuré les chœurs de grands orchestres tels que le Super Diamono et le Super Étoile de Dakar. Depuis deux ans, elle a émigré en Italie pour entamer une carrière solo.

 

Passionnée de musique depuis sa tendre enfance dans la ville de Diourbel qui l’a vu naître, Mame Jaara Guèye s’est très tôt révélée comme une chanteuse en devenir. Puis vient ce jour où l’un de ses oncles paternels la présente à Mass du groupe de rap Black Diamond. ''Nous avions répété ensemble avec le Xarnubi Posse dont il était un membre et j’ai participé à leur premier enregistrement'', se souvient-elle. Cette première expérience l’amène à tenter sa chance avec le grand Ouza qui s’était rendu sur les terres du Baol en quête de voix mélodieuses pour une école de musique financée par le Programme de soutien aux initiatives culturelles (PSIC).

 

Après une audition réussie, elle s’initie au syllabaire musical sous la direction d’Ouza six années durant. Le Super Diamono la recrute aux côtés de Dieynaba Koité pour combler le vide laissé par les départs de Mada Ba et Babacar Dieng. Quatre ans plus tard, c’est la rupture amère. ''Je ne connais toujours pas pourquoi on m'a demandé d'arrêter'', dit-elle. Après une année sabbatique, Mame Jaara trouve un nouvel employeur, en l’occurrence le Super Étoile du roi du mbalax Youssou Ndour. Cette ultime aventure de choriste s’arrête au bout de deux ans.

 

''Mon propre répertoire''

 

Un timbre vocal qui s’adapte à différents styles de musique, une présence scénique devant le micro et quelques notes acoustiques de guitare, Mame Jaara Guèye donne le ton pour une carrière solo dans la ville de Rome en Italie. ''Après mon départ du Super Étoile, j’avais décidé de venir passer quelques jours chez un frère pour ne pas céder au stress'', confie-t-elle. Mais, la belle voix féminine du Baol va vite s'adapter à la température de la capitale italienne où réside une forte communauté sénégalaise. Et pour compenser les échecs cumulés ces dernières années en qualité de choriste, Mame Jaara saisit l’opportunité de passer devant pour mettre en exergue ses talents de chanteuse. C’est un acquis potentiel d’avoir passé douze années à reprendre les couplets et les refrains en chœur. ''Je me produis avec mon propre répertoire'', assure-t-elle.

 

Ambitieuse et déterminée à se faire une place dans le paysage musical sénégalais, Mame Jaara Guèye flirte avec la musique folk. Même si elle avoue ne pas encore disposer d’assez de moyens financiers pour la réalisation de son premier album solo. Loin du showbiz sénégalais qu’elle trouve miné par des choses pas naturelles parce que, dit-elle, ''nous appartenons à un pays mystique'', Mame Jaara regarde devant elle pour avancer à l’entame de sa carrière.

 

Almami CAMARA

 

 

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