Les syndicats attendent le gouvernement de pied ferme
Les syndicats des enseignants, notamment le CUSEMS-SAEMS, se disent décidés à faire face à la décision du ministre de l’Éducation nationale, Serigne Mbaye Thiam, de ponctionner les salaires des enseignants grévistes.
Selon le ministre, cette mesure est déjà effective pour certains enseignants : ''il y a des enseignants qui ont fait la grève pour laquelle on n’a pas payé les salaires''. Cette déclaration a été faite mardi en marge d'un Comité régional de développement (CRD) à Kaffrine consacré à l'éducation.
D'après M. Thiam, ''ce qui est indiqué par le gouvernement, c’est qu’on est dans un État de droit. Le droit de grève, le droit syndical sont garantis par la constitution''. Il a souligné cependant que ce sont les mêmes lois de ce pays, les lois internationales qui admettent aussi que pour percevoir un salaire, il faudrait travailler. A son avis, cette ponction n'est pas une mesure de représailles. A en croire Serigne Mbaye Thiam, dans les pays du nord, c'est avec des cotisations des organisations syndicales que les membres de syndicats sont rémunérés quand ils vont en grève. Il a ajouté que c’est ce qui se faisait avant, lorsque l’IDEN et le SUDES étaient des organisations syndicales et qui faisaient grève.
Syndicats : ''Nous mettrons le feu partout''
Cependant, de l'avis Abdoulaye Ndoye, secrétaire général du CUSEMS, ''les enseignants sont allés en grève parce que le gouvernement n’a pas respecté ses engagements vis-à-vis d'eux et du peuple sénégalais''. Et face à la mesure de ponction de salaires de certains de ses collègues, il pense que ''l'État joue au dilatoire''. En tout cas, les syndicats, dit-il, sont ''prêts à utiliser toutes les armes pour faire face à cette situation''. ''Nous mettrons le feu partout, parce qu’on ne s’attendait pas à ça'', a prévenu Abdoulaye Ndoye.
D'après lui, ''si le ministre déclare que celui qui ne travaille pas ne doit pas être payé, donc celui qui fait ses examens doit être payé''. Ses collègues et lui réclament le paiement, au 30 novembre de chaque année, des indemnités de surveillances et de corrections aux examens du BFEM et BAC, et le respect du protocole d’accord déjà signé avec le gouvernement.
AIDA DIENE