Publié le 18 Jun 2013 - 18:55
POUR DES ARRIERES DE LOYER DE 46.000 F CFA

Le bailleur casse le bras de sa locataire

 

A cause d’arriérés de loyer de trois mois, le vieux Seydou Bâ a fracturé le bras de sa locatrice. Jugé hier par le Tribunal des flagrants délits de Dakar, le bailleur de 74 ans a été reconnu coupable de coups et blessures volontaires. 

Alors que la dame Fatou Mbaye lui doit trois mois d’arriérés de loyer d’un montant de 46.000 francs, le vieux Seydou Bâ s’est finalement retrouvé en prison. Parce que le bailleur a usé de la violence pour espérer se faire payer. Ainsi, de victime il s’est retrouvé en position de prévenu. Le pire, à 74 ans, le vieux Seydou Bâ a passé une semaine en prison avant d’être libéré, hier, suite à sa condamnation à une peine d’un mois assortie du sursis. Il a été reconnu coupable de coups et blessures volontaires avec une incapacité temporaire de travail de 30 jours.

Las des promesses non tenues de sa locataire Fatou Mbaye, Seydou Bâ a débarqué à l’aube chez celle-ci pour démonter la porte de la chambre qu’occupe la dame. ‘’Auparavant, il avait coupé l’électricité’’, a précisé la victime, selon qui le bailleur est revenu avec le chef de quartier. ‘’Lorsque je l’ai interpellé sur son acte, il a commencé à m’administrer de violents coups de poing en m’injuriant’’, a poursuivi la partie civile, le bras droit dans le plâtre. ‘’Je ne l’ai même pas touchée car je ne suis pas entré dans sa chambre. J’ai juste démonté la porte pour la pousser à payer ou à déménager’’, a répliqué le prévenu. Cependant, lorsque les juges lui font remarquer que la dame ne pouvait pas se blesser toute seule, le septuagénaire change de fusil d’épaule. La tête baissée, il reconnaît avoir frappé sa locataire, non sans invoquer la légitime défense. ‘’Lorsque j’ai démonté la porte, elle m’a versé de l’eau chaude.  Énervé, je l’ai attaquée et le chef de quartier nous a séparés’’, s’est défendu le prévenu tout en soutenant que la victime a dû se fracturer en lançant la porte. Une version corroborée par le témoin.

D’après le chef de quartier, après avoir lancé la porte, la dame s’est attaquée au prévenu avant de verser sur eux deux de l’eau chaude. ‘’Il ne nous a pas séparés mais je reconnais lui avoir versé de l’eau mais pas chaude sinon il ne serait pas là’’, a répliqué la partie civile qui dit avoir agi ainsi par instinct de survie. ‘’J’ai fait tout ce qui était en mon pouvoir pour me sauver car il voulait me tuer’’, a-t-elle soutenu.

En guise de réparation, Fatou Mbaye a réclamé la somme d’un million de francs Cfa. La défense a non seulement jugé ‘’disproportionné’’ le montant réclamé par la partie civile, Mais, Me Youssoupha Camara trouve qu’il y a excuse de provocation de la part de la dame qui, dit-il, ne veut pas payer les arriérés de loyer. Quoi qu’il en soit, son client devra payer la somme de 100.000 francs à la partie civile.
 

FATOU SY

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