« C’est une justice fabriquée d’avance», estime Me François Serres
Me François Serres, un des avocats de Hissène Habré, a parlé de «justice fabriquée d’avance », après l’inculpation et le placement sous mandat de dépôt de son client, ce mardi 2 juillet. Hissène Habré est poursuivi de crimes de guerre, crimes contre l'humanité, tortures.
Selon Me François Serres, «le droit international n’a absolument pas été appliqué». Et à l’en croire, la preuve en est qu’ils n’ont pu avoir accès au dossier. «On officie des charges à un client sur la base d’un dossier que le juge vient d’avoir juste une heure… il n’a pas le temps de le lire. Ça veut dire qu’ils avaient déjà pris une décision et sur l’examen et sur la mise en détention», a dit le conseil français de Hissène Habré.
L’avocat de l’ancien président tchadien d’en conclure que «ça veut dire que cette justice est fabriquée d’avance, en amont, avant même que le juge puisse raisonnablement apprécier dans le cadre d’un débat contradictoire…». Puisque qu’on a refusé l’accès au dossier et la prise de parole aux avocats de Habré, précise-t-il.
«On considère donc que la justice qui a été rendue, est une justice sénégalaise et nous savons à quel point cette justice viole de façon récurrente les droits de l’homme et ne respecte pas la charte africaine des droits de l’homme», a-t-il ajouté.
«Nous avons soulevé l’irrégularité de cette procédure », poursuit Me Serres, selon qui leur client a déposé devant la Cour de la Cedeao une plainte contre le Sénégal. «Nous considérons que l’organisation du fonctionnement des Chambres africaines est contraire aux principes posés par l’arrêt de la Cour de la Cedeao, à savoir une justice internationale. Aujourd’hui, nous n’avons vu que des juges sénégalais, nous n’avons vu qu’une procédure sénégalaise», argumente l’avocat français.