Main basse sur 15.288 m2
Les héritiers des familles de feu Ndéné Dieng, Tanor Dieng et Arame Ndoye dénoncent des agressions et des menaces de gens venus accaparer leurs terrains situés sur la VDN.
Voilà près de trois mois que les héritiers des familles de feu Ndéné Dieng, Tanor Dieng et Arame Ndoye constatent, impuissants, une opération de prédation foncière. Des individus ont creusé et installé des édifices sur leurs parcelles. Il s'agit d'un terrain de 15 288 m2 situé sur la VDN, près de la cité Tobago. Ils ont tenu un point de presse pour dénoncer cette prédation. ''Les malfaiteurs sont de Yoff et la mairie de la localité les soutient’’, dénoncent les héritiers. À ce jour, trois plaintes ont été déposées, par l’intermédiaire de leur avocat. La première plainte a été déposée le 3 juin 2013, au niveau de la propriété et de la conservation foncière. Une autre plainte a été adressée à la Direction de la conservation foncière (DSCOS). Enfin, au début de ce mois de juillet, la dernière a été déposée au niveau du procureur de la République, auprès du tribunal régional hors classe.
Selon le porte-parole de la famille Mouhamadou Tidiane Nguirane, pendant des années, ''cette zone était non édifiante''. Étant entendu que ''ce n’est plus le cas, tous ceux qui décident acheter des terrains peuvent le faire'', auprès des vrais propriétaires du terrain de 15 288 m2. Même s'ils font confiance à la justice sénégalaise, ils se sont adressés à la presse pour alerter l'opinion. ''Nous interpellons la ministre de la justice Aminata Touré pour qu’elle intervienne dans cette affaire’’, déclare Mouhamadou Tidiane Nguirane.
Lorsque, raconte-t-il, la première plainte a été déposée, les gendarmes avaient embarqué les ouvriers et l’entrepreneur. Mais, à leur grande surprise, ces mêmes personnes sont revenues, le lendemain, continuer leurs travaux comme si de rien n'était. Ils sont d'avis que des gens puissants sont derrière cette prédation pour avoir pu obtenir de manière aussi diligente la libération des manœuvres qui ont eu le cran de revenir dans le chantier.
Le porte-parole laisse entendre qu'ils ont des informations sur les personnes qui tirent les ficelles. À ce stade de la procédure, ils n'ont pas souhaité citer de noms, en attendant le moment propice. Des personnalités religieuses, des organisations des droits de l’Homme ont été informées. Les familles n'excluent pas de passer à une autre étape, s'ils n’obtiennent pas gain de cause.
Réponse de la mairie de Yoff
Joint au téléphone, Mamadou Sylla, adjoint au maire de la commune de Yoff a déclaré qu’ils ne sont pas au courant de cette affaire. Même s'ils ont été saisis par les familles pour des réclamations. L'adjoint au maire renseigne que la mairie n’a pas le droit d’intervenir dans des affaires de titres privés, à plus forte raison, de vendre des terrains, ou de les offrir. ''Ce que nous pouvons, dit-il, c’est encadrer les populations, pour qu’elles régularisent tous les dossiers concernant leurs titre foncier'', étant entendu qu'il y a des démarches à suivre. Mamadou Sylla affirme que personne n’est en mesure d’accaparer un titre privé.