Publié le 19 Jul 2013 - 16:53
DÉBARQUÉ DU POSTE DE DIRECTEUR DE L'OCRTIS

Le commissaire Keïta se dit ''quitte avec sa conscience''

 

Après avoir lâché une bombe qui est en train de mettre la haute hiérarchie sens dessus dessous, le ci-devant patron de l'office central de répression de trafic illicite de stupéfiants vient d’être débarqué de son poste. Néanmoins, il admet être en phase avec sa conscience et se dit prêt à répondre devant la justice.

 

Il était évident que la passation de service entre le nouveau et l'ancien patron de l'Office central de répression du trafic illicite de stupéfiants (Ocrtis), n'était pas d'un grand intérêt pour les journalistes massivement présents hier dans les locaux dudit service. Après plus de deux heures d'attente dans les locaux de l'Ocrtis, dans la fatigue et la chaleur, les journalistes n'ont pu tirer les vers du nez au commissaire Cheikhna Cheikh Sadibou Keita qui est resté très elliptique.

C'est vers 17 heures passées que le commissaire Keita est apparu, la mine grave, vêtu d'un polo et d'un pantalon jeans. ''Je suis un fonctionnaire. J'ai servi avec ce que cela comprend et ce que cela veut dire. J'ai été relevé. Je m'en vais et j'ai passé joyeusement le témoin à quelqu'un d'autre. C'est de la manière la plus ordinaire que je m'en vais'', lâche-t-il d'entrée. L'échange a vite fait de basculer dans la question qui brûle toutes les lèvres : le scandale de trafic de drogue au sein de la police. Le commissaire Cheikhna Cheikh Sadibou Keita de couper court aux interrogations des journalistes. Énigmatique, il déclare : ''Écoutez ! On n'est pas au même niveau de compréhension de cette affaire-là. Tout ce qui se fait autour de ça, moi ne me concerne pas. J'ai rendu le service, je m'en vais. Si l'administration a besoin d'autres éclairages, on y va. Moi, mon action ne s'inscrit pas dans cela. Je n'ai aucun problème. Si mes chefs disent que je dois répondre de quelque chose, je répondrai.''

 

Le commissaire Keita minimise l'affaire

Le désormais ex-patron de l'Ocrtis s'est montré formel à propos de la situation qu'il lègue à son successeur. Il estime qu'il ne laisse aucun flou derrière lui. Ce sont les autres et les journalistes en particulier, dit-il, qui voient du flou, ajoutant qu'ils sont des fonctionnaires avec leur raison et leurs bêtises. Rompu au jeu de questions-réponses et assez sûr de lui, le commissaire n'a pas manqué de penser à la probabilité que le tort lui revienne dans cette affaire, avant de soutenir qu'il n'est pas juge dans cette affaire, mais plutôt ''partie''. ''Je fais ce que j'ai à faire, je ne juge pas ce que j'ai fait. J'ai passé ma vie à être dans de grandes affaires. Celle-là, c'est la moins grande de celles que j'ai connues'', a-t-il martelé.

Apparemment à l'aise, le commissaire s'est permis de se payer les journalistes, en indiquant que c'est uniquement à cause de cette histoire de drogue que la presse s'est intéressée à cette cérémonie de passation. ''C’est la première fois que je me vois entouré de journalistes, a-t-il dit. Nous n'avons jamais organisé de passation comme celle-là''. Sur la passation elle-même, il dira : ''Nous étions un petit nombre d'individus : moi, celui que j'ai remplacé est un monsieur qui était en caftan et qui est parti après.'' Pour finir, il a martelé : ''J'ai toujours été quitte avec ma conscience. Maintenant et demain.'' Sur ces mots, le commissaire de police de classe exceptionnelle, directeur sortant de l'Ocrtis, Cheikhna Cheikh Sadibou Keita a quitté les locaux de l'office, cédant son fauteuil à Mame Seydou Ndour, commissaire de police divisionnaire, directeur entrant de l'Ocrtis.

 

Le commissaire Keita tacle la Tfm

Entre-temps, il n'a pas manqué d'adresser une autre pique aux journalistes, notamment aux confrères de la télévision futurs médias qui, selon lui, ont associé l'image de ses enfants à cette histoire. ''Je n'ai pas apprécié que pour une affaire du genre, ils utilisent l'image de mes enfants qui sont des travailleurs et qui n'ont rien à y voir. C'est indécent de leur part'', a-t-il argué.

 

''Tout le monde connaît la vérité et des enregistrements existent''

Le départ du commissaire a vite laissé la place aux commentaires. Les agents dudit service n'ont pas voulu se prêter à nos questions. À les entendre pour les quelques commentaires qu'ils ont laissé échapper : ''Tout le monde connaît la vérité et des enregistrements existent.'' Un cadre de la police centrale de Dakar approché a également fait la fine bouche. ''Sur cette affaire, je garde pour moi mes appréciations'', dira-t-il, ajoutant que cette affaire n'ébranle en rien le bon fonctionnement du service. 

Depuis qu’il a porté des accusations contre le directeur général de la Police nationale, l'impliquant dans le trafic de drogue au Sénégal, le commissaire Cheikhna Cheikh Sadibou Keita est sorti de l’anonymat. Cependant, après avoir produit un rapport qui incrimine le directeur général de la police Abdoulaye Niang, c'est un enregistrement, impliquant Cheikhna Cheikh Sadibou Keita dans cette même affaire qui circule présentement.

Section: 
Sénégalais tué au Mali
DE BARGNY À SALY : L’érosion côtière, un fléau qui dévore le littoral sénégalais
MINIMISATION RISQUES SANITAIRES ASSOCIÉS AU PÈLERINAGE : Le MSAS crée un manuel de procédures pour la couverture sanitaire du Hajj
COMMÉMORATION DE L’ANNIVERSAIRE DU DÉCÈS DE LÉOPOLD SÉDAR SENGHOR : Immersion dans l’univers poétique et politique du 1er président
KOLDA - ÉQUIPEMENT EN MOYENS MODERNES ET FORMATION : L’État arme les douaniers contre les narcotrafiquants
Matam-SAED
ENTRE JANVIER ET NOVEMBRE 2024 : 35 762 migrants sont arrivés en Europe
Trafic illicite de faux médicaments
DÉPART DE L’ALLIANCE POUR LA RÉPUBLIQUE : Diouf Sarr s’est retiré
Sénégalais bloqués à Mayotte
ACCÈS À DES TOILETTES POUR TOUS : 150 000 latrines et plus de 700 édicules sensibles au genre prévus d’ici 2029
JOURNÉE INTERNATIONALE DES MIGRANTS : Le Remidev regrette la recrudescence des départs
DR CHEIKH T. GADIO SUR LA CRISE DE LA CEDEAO : "Il faut organiser les assises historiques de la gouvernance en Afrique"
SAINT-LOUIS: FORMATION ET EMPLOI DES JEUNES : L’ITA forme  52 porteurs de projet
Cemga
Trafic de drogue
ESCROQUERIE : Un étudiant congolais risque deux ans de prison
DÉCÈS EN DÉTENTION DE L’OCTOGÉNAIRE MAMADOU GUEYE : Son avocat charge le parquet
PERSONNES DÉPLACÉES À L’INTÉRIEUR DE LEUR PAYS : 60 % préféreraient rester sur place plutôt que de retourner dans leur communauté d’origine
AFFAIRE BARTHÉLEMY DIAS : Une requête déposée aux fins d’annulation déposée au CC