Dr Atab Badji prône une ''démocratisation du savoir de base''
Problème de santé publique au Sénégal, la mortalité maternelle ne préoccupe pas que le ministère de la Santé. ''La valeur réelle du ratio de mortalité maternelle (…) se situe entre 330 et 453 (décès pour 100 000 naissances'', selon l'Enquête démographique et de santé à indicateurs multiple Sénégal (EDS-MICS 2010-2011) publiée en février 2012 par l'Agence nationale de la statistique et de la démographie du Sénégal (ANSD) .
Ces décès sont souvent liés à des hémorragies, infections, avortements ou accouchements difficiles. Pour mieux prévenir ces drames, le gynécologue obstétricien docteur Cheikh Atab Badji mise sur l'information et la sensibilisation. A cet effet, il a lancé hier à Dakar un projet de lutte contre la mortalité maternelle par la ''démocratisation du savoir de base'' via un DVD en langues locales et en langage gestuel.
Selon lui, ''le projet revêt des enjeux au regard des incidences négatives de la mortalité maternelle sur les conditions de vie des populations. Aujourd'hui, si les informations sont disponibles et accessibles, beaucoup de pertes en vies humaines pourraient être évitées. Puisque l'ignorance est en partie déterminante dans la survenue des implications liées dans beaucoup de pays africains''.
A l'en croire, le projet touchera une cible beaucoup plus large en utilisant un langage accessible pour tous. ''Il s'agira d'insister sur les comportements à risques et de faire des focus sur les attitudes de prévention. Les outils intégreront les aspects de communication gestuelle pour prendre en compte les besoins d'information pour les malentendants'', a-t-il dit.
Au-delà de la lutte contre la mortalité maternelle, l'objectif recherché par le gynécologue est de toucher des millions de femmes au niveau national par le biais des canaux classiques de communication. ''Beaucoup de décès évitables sont causés par l'ignorance. Les femmes ne sont pas informées. Elles sont laissées pour compte dans beaucoup de choses. Donc, nous allons œuvrer pour le renforcement des connaissances des femmes par les ateliers et les conférences liées à la santé de la reproduction'', a indiqué Dr Badji.