Les mécaniciens de Thiaroye et de Diacksao 2 freinés par les gendarmes
Il s'en est fallu de peu que le président de la République voie du rouge à hauteur de Poste Thiaroye, hier, dans le cadre de l’inauguration de l’autoroute à péage. En effet, les mécaniciens déguerpis de Thiaroye et de Diacksao 2, arborant des brassages rouges, et munis de pancartes sur lesquelles ont lisait : ''La promesse est une dette ; Aidez-nous M. le président'', se sont rassemblés pour ruminer leur colère. 120 des leurs courent toujours derrière leurs indemnités, disent-ils.
Mais c'était sans compter avec les gendarmes dépêchés sur les lieux. Lesquels ont utilisé tact et stratégies pour calmer ces manifestants et les écarter du passage que devait emprunter le chef de l’État.
''On avait décidé de montrer au Président Macky Sall qu’il y a toujours des personnes qui ne sont pas payées, mais vous avez vu que les forces de l’ordre ont jalonné toute la route. Nous avons essayé à trois reprises mais elles nous ont dispersés'', a narré Ibrahima Diop, porte-parole de la Génération avenir automobile de la banlieue (GAAB). ''Nous allons nous taire sur les prochaines étapes à faire car, nous nous sommes dévoilés à travers les médias et les forces de l'ordre ont pris les devants'', a-t-il laissé entendre.
De l'avis de ces mécaniciens, le directeur général de l’APIX, Diène Farba Sarr, n’est pas bien imprégné de leurs dossiers. Ils lui demandent donc d’aller se renseigner. ''On a entendu à travers les radios Diène Farba Sarr dire qu’il n’avait pas de responsabilité dans les sites de recasements. Nous sommes ahuris face à de telles déclarations car son prédécesseur (NDLR : Aminata Niane) s’était occupée de ce dossier et engagée pour la réalisation. Il n’est pas bien renseigné ni informé et il doit se déplacer pour comprendre les motifs des déguerpis'', a déploré Ibrahima Diop. Avant d'ajouter : ''Les autorités de l’APIX nous ont reçus hier nuit (NDLR : avant-hier), nous leurs avions dit de s’exprimer devant la presse, ce qu’elles ont refusé en déclarant qu’elles sont des agents assermentés. Aujourd’hui, nous ne savons pas à quel saint nous vouer. Mais tout laisse croire que les autorités de l’APIX ne se concentrent pas sur l’intérêt des populations déguerpis''.
Aussi, Ibrahima Diop et ses camarades ont-ils décidé de porter plainte contre l’APIX et l’État du Sénégal. Un pool d’avocats a été commis pour les défendre, à en croire M. Diop.
Au nombre de 1 200, ces mécaniciens ont été déguerpis depuis le 1er janvier 2011, pour être recasés au niveau du site de Sendou. Aujourd'hui, 120 d'entre eux réclament des indemnisations.