Publié le 3 Sep 2013 - 15:20
REVUE DE PRESSE

«MI» figue «MI» raisin, les calembours autour de la nouvelle PM !

 

 

«Efficacité», «efficience», «accélération» et «dame de fer»…. Dans le traitement fait, hier, par la presse nationale sur l’accession d’Aminata Touré au poste de Premier ministre, certains ont trouvé grâce aux yeux des muses alors que d’autres ont été, de loin, moins bien inspirés.

 

 

Aminata, dite «Mimi», Touré balaye d’un coup de «ballet» politique Abdoul Mbaye, et toute la presse, semble-t-il, valse autour des détails croustillants de cette affaire…

 

On commence par l’Observateur. Plus inspiré dans ses pages internes qu’à la Une, le quotidien préféré des Sénégalais estime que «Le Touré joué!» en ce qui concerne la mise au placard d’Abdoul Mbaye. Les scribes d’Alioune Badara Fall avancent, en effet, que malgré «les pistes brouillées», des «signes» ont, depuis longtemps, «annoncé» de manière presque messianique la chute «du banquier».

 

Place, ensuite, à un tiercé aux prises de positions similaires. S’intéressant plus à l’événement en tant que tel qu’aux causes (cachées?) de ce dernier, Le Quotidien, Sud Quotidien et Le Populaire mettent l’accent sur le symbole qu’est l’accession d’une dame (soit elle «de fer») à la Primature.

 

Aminata Touré est «la deuxième femme à siéger à la primature après Mame Madior Boye, Premier ministre sous le régime de Wade», rappelle Sud Quotidien. Le journal fait plus tard notamment état d’une «intronisation» de celle qui est supposée seule à pouvoir inoculer «le traitement du cheval» aux 18 mois, moroses, de l’occupation de fonction d’Abdoul Mbaye. 

 

Faisant un jeu de mots pour le moins chromatique, avec le titre «Place à Mimi» présenté de manière à ce qu’on puisse simultanément y lire les lettres «PM» (NDLR : Premier Ministre), le Quotidien met l’accent du jour sur «le choix de la raison» effectué par Macky Sall. Censée «parachever les changements engagés par Abdoul Mbaye», Mimi Touré serait donc une tentative du Président de passer une patate chaude incriminante (Affaire Habré ?) dans un contexte où le développement du pays est devenu «une course».

 

Vantant «son expérience (NDLR : à Aminata Touré) (…) son autorité et son leadership (…) susceptibles de faire bouger les choses et d'imposer au gouvernement une certains discipline et orthodoxie», le Populaire tente, lui, de donner toute la portée qu’il se doit au «grand virage politique» Macky Sall.

Le club des revanchards (Walfadjiri, La tribune, Rewmi Quotidien et l’As) ne compte pas, lui, lâcher Abdoul Mbaye de sitôt :

«Abdoul Mbaye a vu une série de difficultés s'amonceler sur sa tête, avec les coups de boutoir de ses détracteurs qui surgissent chaque jour de l'ombre», analyse l'As (décidément aujourd’hui «de pique»), ajoutant, presque comme une évidence, que «sa gestion (NDLR : celle de l’ex PM) ne pouvait pas faire de vieux os au Building administratif».

«La réhabilitation du building fatale à Abdoul Mbaye», titre Rewmi Quotidien, avant d’embrayer sur le nécessaire «solde de compte» de cet héritier de Dédale à qui Macky Sall semble reprocher d’avoir été l’artisan d’«un marché de gré à gré de 59 milliards» pour la remise à neuf dudit building.

Philosophant sur les motifs d’un limogeage en règle, Walfadjiri évoque les «Six (et non «Sept») péchés (capitaux ?) d’Abdoul Mbaye» : «On peut au moins retenir que le contexte économique, l'affaire Habré ou encore la polémique au CIO n'ont pas facilité la tâche au désormais ancien Premier ministre du Sénégal», analyse la publication. Son homologue, Grand Place, fait la place belle au genre avec une analyse du choix de la dame.

La Tribune, elle, opte pour l’information à sensations avec sa Une aussi inédite qu’incendiaire : «Abdoul Mbaye s’oppose à Macky et claque la porte». Voilà que de faire s’inverser les rapports de force ! Mieux encore, elle révèle que «le départ des banquiers de l’attelage gouvernemental» serait une «proposition d’Idy» que Macky Sall n’aurait fait qu’«exécuter»…

Direct Info, enfin, traite l’angle d’un potentiel lobbying en brandissant l’argument de la «short list» : «Aminata faisait partie (…) des ministres pressentis, comme Alioune Badara Cissé et autres, pour succéder à Abdoul Mbaye à la primature. Au finish, c'est elle qui a été élue pour ainsi emprunter un langage biblique», renseigne le Quotidien.

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