Publié le 24 Oct 2013 - 17:00
ÉDITION

Périls sur les Neas !

 

Il y a un an, la presse sénégalaise sonnait l’alerte : les Nouvelles éditions africaines du Sénégal (Néas) allaient mal. Saisi, l’ex-Premier ministre Abdoul Mbaye avait manifesté une volonté d'y remédier. Las ! La situation ne fait qu’empirer depuis lors...

 

Elle a marqué l’histoire de la littérature sénégalaise voire africaine, pour avoir édité des plumes de renom comme Cheikh Anta Diop, Birago Diop, Mariama Bâ, Aminata Sow Fall, Cheikh Aliou Ndao, Alioune Badara Bèye, Mbissane NGom, Habib Thiam, etc. Ce passé glorieux des Nouvelles éditions africaines du Sénégal (Néas) fait place à une sombre perspective : la déchéance par la décrépitude.

Créée en 1972 par Léopold Sédar Senghor en vue de promouvoir la culture, l’éducation, l’édition, la société Néas est aujourd’hui au bord de l’asphyxie. ''Si l’État n’intervient pas, elle risque de disparaître'', ont encore lancé des agents de ce patrimoine culturel, appuyés par le secrétaire général du syndicat, Cheikh Fall. Lequel tient aujourd’hui un point de presse en vue d’interpeller l’État sur une situation jugée grave dont la presse s'était fait l'écho il y a un an.

Plombée par une dette fiscale, les Néas vivotent depuis plus d’une décennie. ''Nous sommes restés 5 mois sans salaire. Le conseil d’administration ne s’est pas réuni depuis 2004. L’actuel directeur général a demandé qu’on le libère mais il est toujours à l’écoute du président du conseil d’administration'', confie-t-on.

Placée sous la tutelle du ministère de la Culture et disposant d’un fonds documentaire de 250 titres, les  Néas espéraient beaucoup du Premier ministre Abdoul Mbaye, avant qu'il ne soit démis de ses fonctions. ''On était passé par la voie administrative pour sensibiliser notre tutelle et le Premier ministre sortant Abdoul Mbaye avait manifesté une volonté de prendre en main ce dossier, mais par la suite, il a quitté le gouvernement'', se désolent nos interlocuteurs.

La société d'édition ploie aujourd'hui sous le poids d’énormes difficultés liées, entre autres, à une énorme dette qui la prive du quitus fiscal et d’une participation au marché du livre. ''Nous n'avons plus les moyens de produire des ouvrages scolaires, confrontés que nous sommes à un problème de fonds de roulement. Beaucoup de nos ouvrages sont en rupture. Nous n’avons plus de budget.''

Matel BOCOUM

Section: 
PREMIÈRE ÉDITION SOTILAC : Le Sénégal hisse les voiles du tourisme de croisière
ATELIER ‘’DAKAR AU FIL DES ARTS’’ À L’IFD : Une ville contée en sonorités
EXPO "TRAITS ET LETTRES" AU CARRÉ CULTUREL : Le pouvoir de l'art dans l'éducation et la transformation sociale
AVANT-PREMIÈRE « AMOONAFI » DE BARA DIOKHANE : L'art, l'histoire et le droit au service de la mémoire
EXPOSITION "SYMBOLES DE LA VIE : AU-DELÀ DU REGARD" : Réflexions sur la condition humaine
LE SYNPICS ET CONI IA LANCENT UNE FORMATION : Vers une révolution technologique du secteur médiatique
LIBERTÉ DE PRESSE ET DROIT À L’INFORMATION : RSF appelle les députés à instaurer quatre réformes
BIENNALE OFF : L'Orchestre national raconté à Douta Seck
EXPOSITION FALIA La Femme dans toutes ses facettes
MUSIQUE À L’IMAGE : Plusieurs jeunes formés au Sénégal
CÉLÉBRATION 50 ANS DE CARRIÈRE : L’Orchestra Baobab enflamme l’Institut français de Dakar
15e ÉDITION DE LA BIENNALE DE DAKAR : Seulement deux prix remportés par le Sénégal
BIENNALE DE DAKAR : Un éveil artistique, selon Bassirou Diomaye Faye
CÉRÉMONIE D'OUVERTURE DE LA 15e ÉDITION DE LA BIENNALE DE DAKAR : Dak’Art pour un voyage culturel
EXPOSITION ‘’FAIRE LIEU’’ À DAKAR : Cinq lieux africains comme espaces de transformation
BIENNALE DE DAKAR   - EXPO ‘’DEVOIR DE MÉMOIRE’’ : Un modèle d’engagement culturel
Goncourt 2024
PRÉSENTATION TAARU SÉNÉGAL : La première Symphonie d'Amadeus
PARTICIPATION DES USA À LA BIENNALE DE DAKAR : Mettre en lumière l’influence de la culture africaine sur l'art américain
MARIAM SELLY KANE - JOURNALISTE : Une voix pour les femmes et les enfants