Publié le 10 Jan 2014 - 12:02
GROGNE CONTRE L'AUDIT DE LA FONCTION PUBLIQUE

Macky Sall tacle le ministère et l'Adie

 

Face à la grogne infernale des syndicats contre les dérapages de l'audit physique et biométrique de la Fonction publique, le président de la République a choisi d'éteindre le feu couvant par le rétablissement dans leurs droits des victimes du logiciel par quoi la fronde est arrivée.

 

L'audit physique et biométrique de la Fonction publique, la grève des professeurs sortants de la FASTEF, la hausse des frais d’inscription dans le supérieur ont cristallisé les inquiétudes et menaces des organisations syndicales et corporatistes. On se demandait bien la posture qu'adopterait le chef de l'État face à des mouvements qui ont commencé à installer la grève dans le système éducatif, à l'instar du dernier mot d'ordre des enseignants du moyen secondaire.

Hier, Macky Sall «a exigé» du gouvernement et des services compétents «le règlement intégral» des «traitements» dus aux victimes innocentes de l'audit de la Fonction publique. Et ce, «avant le 15 janvier 2014». L'annonce est contenue dans le communiqué du Conseil des ministres de ce jeudi. Selon le chef de l'Etat, le gouvernement doit s'atteler «à veiller à une prise en charge immédiate des cas d'agents disposant de justificatifs exigés ou ayant effectué toutes les procédures d'audit préalablement requis», rapporte le communiqué dudit conseil.

A l'origine, le discours présidentiel sur le sujet était : «l'Etat ne reculera pas.» Avec cette donne qui désavoue à la fois le ministère de la Fonction publique et l'Agence de l'informatique de l'Etat (ADIE), les maîtres d’œuvre des opérations d'audit, le chef de l'Etat en revient au réalisme face aux aberrations rapportées par les «victimes» à travers les syndicats.

Dans la foulée, Macky Sall a enjoint son gouvernement «d'engager, sans délai, des concertations nationales sur le sujet, avec l'implication de tous les acteurs de la sphère publique centrale et des collectivités locales, du secteur privé et de la société civile». Cette démarche va peut-être pousser les syndicats à annuler les plaintes annoncées contre l'Etat auprès du Bureau international du travail (BIT).

ANTOINE DE PADOU

 

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