Publié le 29 Oct 2014 - 20:46
PORTRAIT

Rose Angèle Faye : L’Afrique a son parfum…

 

Nourrir des rêves, épouser les lignes qui dessinent votre vie et pouvoir accomplir votre destin est souvent affaire de subtiles et délicates alchimies. Rose Faye, jeune et fringante sénégalaise, a posé ses envies de bonheurs et ses goûts d’amour, au cœur de ce que le Monde nomme, avec juste raison, le « Triangle d’Or du luxe et de la mode », à Paris. Dans ce lieu dédié au rêve, au luxe, à l’élégance, à la Culture et au patrimoine, elle y impose une ode à l’Amour, celle qui nourrit sa trajectoire. Elle a décidé depuis Yenguélé son village, que de son patronyme elle tirerait renommée et pouvoir faire…

 

Personne n’est établi dans ce « Carré Magique » par hasard.

De la Porte Maillot au Rond-Point des Champs-Élysées, en passant par les avenues George-V et Montaigne, Paris offre ce que l’on fait de mieux en matière de haute couture, de prêt-à-porter et de luxe. On y retrouve des enseignes prestigieuses : Louis Vuitton, Dior, Chanel, Kenzo, Ralph Lauren...Saint- Laurent, Hugo Boss, Céline, Gucci, Nina Ricci. Dans ces lieux se concentrent des talents, des hommes de finances aiguisés, des compétences, des histoires bâties sur des valeurs et une certaine idée universaliste de la culture. S’y sont glissés aussi, c’est sûr, quelques affairistes, et de féroces capitalistes, qui demeurent cependant marqués du sceau de l’exceptionnel. Ils sont porteurs, ces hommes et ces femmes à la trajectoire singulière, de cette alchimie qui construit des destins, les vrais destins, ceux nés d’un rêve et non d’un concours de circonstances. Tout part d’un village : Yenguélé. Et le lutin est niché dans un sac…

Petite, elle sait qu’elle vendra son nom…

Dans son village de Yenguélé, Rose a alors 7 ans, mais sait déjà poser les questions subsidiaires, armée à la malice et la perspicacité, par une éducation faite au gré des déplacements de son papa enseignant, agrémentée de ce qui se transmet le mieux chez les gens humbles, à savoir l’amour de soi et du prochain. Un oncle de Rose rentre des Amériques, un sac à la main, sur lequel est griffé le nom de Pierre Cardin. Elle s’étonne que son Tonton, appelons le… Aimé, pour demeurer congruent, ait changé de nom pour se nommer Pierre Cardin. Cette absurdité lui servira de leitmotiv. Plus tard, elle aussi, vendra son nom. Foi de Faye… et ce sera Fayerose.

Le port d’ancrage est choisi et sera Yenguélé. Les parents sont appelés à traverser le Sénégal du Sud au Nord où la jeune Rose exhibe ses pétales au Pulhar et à d’autres langues des terroirs habités. Elle aime les robes et les parfums doux, les fragrances qui flottent dans la nature qui l’entoure. Elle est avide de tous les scintillements qui illuminent le monde et sensible aux lourds  nuages qui l’assombrissent. Alors elle va dérouler le cursus d’une belle élève, dont le curriculum serait une litanie d’excellence, et qu’il est plus juste de voir comme la sculpture de l’écrin qui va abriter ses rêves. Du Lycée d’Excellence Mariama Bâ à Gorée jusqu’à l’école de Commerce de Nancy, elle sait que pour faire, il lui faudra pouvoir et s’arme, en polyglotte, du russe et de l’anglais. Les yeux ronds ouverts sur le Monde, elle s’abreuve d’universalité, forge les outils qui vont dessiner son parcours, et capitalise ses émerveillements. Elle sait aussi que quand le Monde est méchant et qu’on veut le changer, il convient d’en faire une affaire personnelle.

Elle s’en donne alors les moyens. Ceux de sa générosité qui nourrissent son projet social, elle les éprouve déjà à l’internat de Gorée, quand espiègle écureuil, elle thésaurise l’argent de poche envoyé par ses parents, pour le rapporter à Yenguélé alléger les pénibilités des autres jeunes filles de son village. Elle vouera son énergie créatrice à endurcir sa colonne vertébrale et à respecter son serment au bénéfice de Yenguélé, aux confins de Fatick, havre de paix pour 1300 habitants. « Le port de mes éternels retours » dit-elle, conciliant sans soucis les deux parties de sa vie, arguant que « l’avenue Montaigne où elle a ses bureaux est pareille que Yenguélé ».

Les obstacles qu’elle rencontre sont autant de défis à relever et de source de dépassement. « Je suis une challenger née » affirme-t-elle.

Rose Faye décroche ses diplômes et se les fait d’ailleurs remettre avec ses congénères lors d’une cérémonie chez Maxim’s, propriété de… Pierre Cardin… Clin d’œil de l’Oncle…Aimé. Au Cœur du « Carré Magique », du « Triangle d’Or ». « FayeRose est dans La Place !!! » aurait scandé I AM. « Le problème c’est pas trop d’avoir des bagages… C’est plutôt de savoir où les poser » ironisait Coluche. Pour Rose Faye, c’est clair : ce sera sur le même palier que Chanel son modèle au 42 Avenue Montaigne. Comme une évidence…

Le Diom des sérères en bandoulière…

Dans ses bagages, justement il y a le culot et l’aplomb qui sont au service d’une grande rigueur acquise entre diom sérère et âpreté des Vosges, qui se manifestent à Nancy, lorsqu‘elle intègre une société qui travaille pour de prestigieuses griffes de la parfumerie, Lorraine Cosmétiques à Lunéville. Vient le moment de penser à SA marque. Un master en Business du Luxe et de la Mode en poche et parce que le Luxe c’est Paris, elle s’y installe, mais avec son filet de sécurité affectif toujours déployé entre Yenguélé et Nancy.

Elle a créé « Association Lorraine pour Yenguélé » en 2008, et lorsqu’elle décroche le prix LCL  de la Femme de l’Année en Lorraine et la palme du Concours Entreprendre, en 2011. Rose Faye envoie les 10.000 Euros de sa prime au village pour y édifier un dispensaire et aider l’école. « L’éducation et la culture, c’est le luxe suprême ». Lors d’un Cocktail de charité pour son association, elle « lève » une valeur de 450.000 euros, en matériel médical, destiné aux structures sanitaires de son village.

Le Luxe, sa passion, le Social sa vie.

Sur son seul nom elle aimante les actes de générosité et fédère l’engagement de ses amis et de ses réseaux, lesquels à hauteur de 5 millions d’euros vont pouvoir équiper des structures sanitaires en matériels médicaux, dans de nombreuses contrées du nord du Sénégal. « C’est mon devoir de remboursement », souligne, apaisée celle qui est partie faire ses études supérieures avec une bourse de 297  euros.

Ses OMD 2015  pour le millénaire à elle, ressemblent à la mission qu’elle s‘est donnée de transformer le maximum d’individus en personnes libres, indépendantes et responsables, et c’est pour cela qu’elle soutient de nombreuses initiatives génératrices de revenus notamment pour les femmes, et pour donner le plus de chances à celles-ci, c’est dès le jeune âge que son association « L’école c’est aussi pour les filles » parraine des jeunes filles tout le long de leur cursus.

Union sacrée : Le Cœur pour Prestige.

La coutume chez nous indique que Dieu te rétribue ce que ton cœur a donné. Le 22 juin 2012, elle lance ses produits. FayeRose bénéficie du savoir-faire de ceux qui fabriquent les parfums Dior et Chanel et se positionne dans le Luxe. Union Sacrée est une ode à l’Amour, une Histoire d’attraction remplie de douceurs et de passions, mise en scène « dans un mariage réussi entre la virilité du parfum de l’homme et la sensualité des notes « florientales » du parfum de la femme ».

Sa deuxième marque, RosaLuxe, est une gamme de cosmétiques dédiés aux peaux noires, métissées et asiatiques, et Rose Faye éclairée par cette peau d’ébène « garantie Grand Teint », se faufile hors des tranchées de la « Guerre des Peaux » entre Nuul Kuuk et Khess Petch, convoquant l’information et l’éducation du consommateur, pour déclarer à ce propos : « L’idéal serait de n’avoir que des produits naturels, non cancérigènes… Je suis pour la liberté de choix des femmes ». Entre le Blanc et le Noir, le Yin et le yang, le bien et le mal, l’homme et la femme, son succès est une formidable déclaration d’amour au Monde. Les bonnes fées peuvent continuer à se pencher au-dessus du berceau de ses produits nouveaux, et sont déjà en repérages du côté de Paris, Dakar, Tokyo.

Il doit flotter un doux parfum dans l’air de Yenguélé, composé de fragrances d’amour, de liberté, de générosité, de foi, de compassion et d’espoirs. Rose Faye affirme que « sa seule limite, c’est le Ciel »… Les plafonds ne sont plus de verre… c’est le destin d’un parfum… Ce destin a bon goût.

Jean Pierre Corréa.

www.faye-rose.com

www.rosaluxeparis.com

www.yenguele.com

 

 

Section: 
ANNIVERSAIRE COUMBA GAWLO SECK : Les 40 glorieuses de la diva 
LIBERTÉ PROVISOIRE DE NABOU LÈYE : Ces choses qui ont convaincu le juge
PARCOURS D’UNE FÉMINISTE EN MUSIQUE : Sister LB, entre hip-hop et justice sociale
LE RAP AU SÉNÉGAL : L’évolution d’une musique qui s’adoucit
Première Dame en chine
MEURTRE D’AZIZ DABALA ET DE SON NEVEU : Ce que révèle l’enquête
AZIZ DABALA TUÉ CHEZ LUI : Horreur à Pikine
JOSIANE COLY AKA JOZIE : Au nom du père et de la musique
TELLE QUELLE - OUMY DIOP, NAGEUSE La reine du 100 m papillon en Afrique
DÉCÈS DE TOUMANI DIABATÉ : Sidiki perd sa boussole
RECHERCHÉ DEPUIS UN AN POUR TRAFIC INTERNATIONAL DE DROGUE Le rappeur AKBess interpellé et envoyé en prison
ITW - SATOU BAMBY (ARTISTE-MUSICIENNE) : "Je veux être dans les annales comme Youssou Ndour et Coumba Gawlo"
DIARRA SOW, DIRECTREUR GENERAL DE L’OFFICE DES LACS ET COURS D’EAU : Une spécialiste de la gestion intégrée des ressources en eau aux commandes de l'Olac
Le Festival de jazz de Saint-Louis accueille des artistes de renom
PORTRAIT DE PAPE ALÉ NIANG : Itinéraire d’un journaliste insoumis  
PORTRAIT MAIMOUNA NDOUR FAYE (PATRONNE DE PRESSE) Amazone et self-made woman
AICHA BA DIALLO, ACTRICE : Une étoile à l’écran
SORTIE DE L’ALMBUM ´´SSP’´ : Omzo Dollar entend corriger les jeunes rappeurs
NOUVEL ALBUM DE CARLOU D : Le ‘’Baye Fall’’ surfe sur les sommets
DEUXIÈME ALBUM DU PIONNIER DE L'URBAN GOSPEL : Scott s’ouvre à de nouvelles sonorités