Publié le 5 Dec 2014 - 03:19
SURPEUPLEMENT DES PRISONS AU SENEGAL

Les avocats sans frontières plaident : «moins de prison, plus de liberté»

 

Les avocats sans frontières, section du Sénégal, ont tenu une rencontre mercredi pour parler des longues détentions préventives. Ils promettent de porter le combat afin que cette situation qui perdure prenne fin.

 

«Moins de prison, plus de liberté», tel est l’objectif visé par les avocats sans frontières, en réponse aux longues détentions préventives ou encore au surpeuplement dans les prisons au Sénégal. Ce réseau existe depuis 2009. Il renseigne, en reprenant le dernier rapport de l’agence nationale de la statistique et de la démographie, que 80% des détenus sont dans les prisons, en attente d’être jugés, et parfois même, sans avocats. Si l’on en croit l’avocat Me Emanuel Padenou, conférencier du jour, «la situation ne s’est pas améliorée. 

Nos prisons se transforment en ghetto pénitencier inhumain et dégradant», se désole-t-il. Ce qui conduit, selon lui, à des séries de rébellion, des grèves de faim et refus de respecter les consignes des gardes pénitentaires. Et l’exemple type est celui du prévenu de la maison d’arrêt et de correction de Kaolack qui, non content de rester en prison alors qu’il a été acquitté par la Cour d’Assises, s’est coupé les parties intimes. «Ce qui s’est passé à Kaolack et qui a été relaté dans la presse est juste regrettable. Cet homme a été maintenu en prison, car le parquet a interjeté appel, suite à la décision qui a été rendue». Pour ces robes noires, l’objectif visé est également la formation des acteurs du milieu carcéral, sans oublier les visites à organiser dans les prisons, afin de mieux faire connaître aux détenus leurs droits.

Selon Me Yaré Fall, président des avocats sans frontières du Sénégal, il est temps que les détenus en attente d’être jugés soient assistés. «J’ai eu à visiter la Mac de Thiès où des femmes, dépourvues de toute assistance, attendent d’être fixées sur leur sort», dit-il. L’avocat de pointer du doigt le maître des poursuites qui, dit-il, en matière de flagrant délit, permet au juge de renvoyer un procès trois fois de suite, juste parce que la partie civile n’a pas comparu. Me Fall va même jusqu’à dire que le code de procédure pénale n’est pas respectée à ce titre. A cela, Me Assane Dioma Ndiaye de la Ligue sénégalaise des droits humains a ajouté que le texte qui permet à l’avocat d’assister son client, dès les premières heures de garde-à-vue, est entré en vigueur. 

Le vote du budget du ministère de la justice s’est invité aux débats. Me Padenou s’est désolé de la baisse de 3 milliards. Ce qui prouve, selon lui, que les problèmes de moyens se posent toujours. Des confrères étrangers ont pris part à la rencontre. Parmi eux, le représentant des avocats sans frontières de France François Cantier qui a commencé par dire que ceci est un phénomène commun à tous les continents. L’avocat est même allé jusqu’à dire que «les prisons sont les dépotoirs des poubelles de nos sociétés». Leurs confrères du Togo ont quand à eux souligné que dans leurs pays, des audiences de flagrants délits ne se tiennent pas au quotidien comme au Sénégal.   

NDEYE AWA BEYE

 

Section: 
SAINT-LOUIS - SE SENTANT TRAHI : Mb. Niang menace de mort son ex-petite amie
SÉNÉGAL - COOPÉRATION SOUS-RÉGIONALE : Entre la CEDEAO et l’AES, un équilibre à trouver
BIRAHIME SECK SUR LE POOL JUDICIAIRE : ‘’Il faut faire attention…’’
Bakel VBG
Plainte Moustapha Diop
Opérations gendarmerie
POUR LA SATISFACTION DE LEURS DOLÉANCES : Le SAES en grève aujourd’hui et demain
DRAME AU MAROC : Un compatriote tué par son ami
DIRECTION DES AFFAIRES RELIGIEUSES : Diomaye veut aller vers une Délégation des affaires religieuses ou du culte
DÉCLARATION EMMANUEL MACRON : Le PIT-Sénégal condamne et magnifie la maturité relations entre les peuples 
RETRAIT DES BASES MILITAIRES : La vérité sur les discussions entre Paris et Dakar 
DEUX COMITÉS MIS EN PLACE POUR LUTTER CONTRE LA MIGRATION IRRÉGULIÈRE : Kolda, une région pourvoyeuse de candidats
SAINT-LOUIS : DÉSACCORD À L’HÔPITAL RÉGIONAL : La direction et un collectif d’usagers à couteaux tirés
Faible nombre de donneurs de sang
OUVERTURE D'UNE INFORMATION JUDICIAIRE : Le Parquet financier à la traque de 125 milliards
Emedia invest
ZIGUINCHOR - MISE EN ŒUVRE DU PLAN DIOMAYE POUR LA CASAMANCE : L’État lance le projet d’accompagnement des déplacés de retour au bercail
Saisie de chanvre indien à Karang
NOUVEAU PACTE SOCIAL AVEC LES CENTRALES SYNDICALES… : L’USDS salue la décision de Diomaye Faye
TOUBACOUTA - LUTTE CONTRE L’ÉMIGRATION IRRÉGULIÈRE : Un recruteur et l’équipage d’une pirogue déférés