Retard à l’allumage
La 23ème édition de la Foire internationale de Dakar (Fidak) a été officiellement lancée ce vendredi. Mais, pour le moment, l’engouement du public est encore limité. D’où les complaintes de certains exposants et autres chercheurs d’emplois temporels.
En cet après-midi de décembre, les alentours du Centre international du commerce extérieur du Sénégal (CICES) sont noirs de monde. Plusieurs dizaines de personnes sont assises en face du portail. Derrière elles, un attroupement s’est formé autour de la liste des celles retenues pour travailler lors de la foire. La plupart des personnes rencontrées sur les lieux sont déçues de ne pas trouver leur nom sur la liste. ‘’J’ai quitté Yeumbeul vers 6h du matin et après plusieurs heures d’attente, je découvre que mon nom ne figure sur aucune liste’’, peste Ousseynou Gaye. Selon lui, il est clair que la corruption et le favoritisme sont passés par là. Sa voisine Fatou Sall est tout aussi dépitée. ‘’Dans ce pays, il est plus utile d’avoir des relations que d’avoir du mérite’’, s’indigne-t-elle.
Dans les abords quasi déserts du CICES, le calme prédomine. On perçoit au loin le son de la musique distillée par les haut-parleurs. Deux jours après le début des expositions, l’affluence est encore faible. Cheikh Fall a sa petite explication : ‘’ La foire n’a démarré que depuis deux jours. Les gens attendent sûrement le week-end ou les fêtes de fin d’année pour venir ‘’. Il est le responsable du Pavillon Thiès où sont exposés des produits textiles, des objets artisanaux, des chaussures …
Bref des produits du terroir. Au pavillon Ziguinchor aussi, le consommer local est à l’honneur. Ce sont pour l’essentiel des produits alimentaires : des noix de cajou, des fruits en conserves, du jus local, du miel, de l’huile de palme et des produits halieutiques séchés. Là encore, l’on déplore l’engouement discret des clients. De l’avis de Mamadou Coly, vendeur, c’est l’emplacement des pavillons réservés aux régions qui pose problème.
‘’La situation de nos stands est très défavorable. Il est possible de visiter la foire sans se douter de notre présence. Seules les personnes informées viennent acheter nos produits’’, déplore-t-il. Malgré un emplacement plutôt attractif, le stand de la Syrie, où sont exposés à la vente de djellabas et produits cosmétiques, n’est guère mieux loti. ‘’ Pour l’instant, les gens se contentent d’admirer sans se décider à acheter’’, renseigne Bamba Mbaye, un employé.
Plus loin, on trouve le pavillon qui abrite la pharmacie des produits naturels. Huiles essentielles (jojoba, baobab, avocat…) et plantes médicinales sont à l’honneur. Ces produits sont notamment utilisés pour soigner la peau et les cheveux. Ils sont aussi indiqués pour le traitement de certaines douleurs chroniques. Amadou Cissé, responsable de la pharmacie, reconnait que l’affluence est limitée. Mais il ne s’en alarme pas plus que ça. ‘’ La foire vient à peine de démarrer’’, explique-t-il. Selon lui, malgré ces débuts timides, la Fidak reste une formidable vitrine pour faire connaître les produis locaux.
Mariam Diallo (Stagiaire)