Publié le 13 Feb 2015 - 19:33
EPILEPSIE

La stigmatisation et l’équation des médicaments

Professeur Amadou Gallo Diop

 

Les épileptiques sont souvent victimes de préjugés, stigmatisation et discrimination. Avec l’inaccessibilité aux soins et aux traitements, un partenariat a été signé hier entre Sanofi et la ligue sénégalaise contre l’épilepsie pour une meilleure prise en charge des patients.

 

L’épilepsie est une maladie très fréquente dans les pays émergents. En Afrique, la prévalence reste élevée avec un taux moyen de 15 pour mille. Au Sénégal, 10 pour mille de la population souffrent d’épilepsie. Elle tue certains et laisse des séquelles pour d’autres. Ces patients sont souvent victimes de stigmatisation. Pour lutter contre cette maladie, les laboratoires Sanofi et la Ligue sénégalaise contre l’épilepsie (LSCE) ont signé hier un accord de partenariat, d’une durée de trois ans. Il a pour objectif d’améliorer la prise en charge précoce et efficace des épileptiques au Sénégal.

Selon le président de la LSCE, Professeur Amadou Gallo Diop, ce partenariat permet de donner un éclairage sur une maladie qui fait peur, (alors qu’elle se guérit). Elle induit des crises, ‘’des rejets, des attitudes inconcevables, comme ne pas venir au secours d’une personne qui fait une crise, à cause de croyances séculaires qui font dire aux gens que quand on touche une personne qui fait une crise d’épilepsie, on devient soit même épileptique. C’est simplement basé sur de l’ignorance’’, a dit Pr. Diop. ‘’Des personnes atteintes d’épilepsie ne reçoivent pas souvent de traitement adapté et l’accès aux soins n’est pas toujours assuré’’, a ajouté Dr Amy Ndao Fall, directrice régionale et réglementaire de Sanofi Afrique de l’Ouest.

Financé à hauteur de 21 563 500 F, ce partenariat permettra la formation de 120 professionnels de santé. Pour lutter contre les préjugés liés à cette maladie, des caravanes de sensibilisation et d’éducation des populations devront permettre d’informer plus de 2 500 personnes dans diverses régions du Sénégal.

Une grossesse mal gérée peut donner un enfant épileptique

Cette maladie a différentes causes. ‘’Le cerveau peut souffrir par un traumatisme au cours d’un accident. Soit, parce qu’il est dans un environnement de fièvre très élevée. Il peut souffrir parce que les gènes qui constituent la trempe de ses cellules ont subi une malformation. En tout, chaque fois qu’un cerveau souffre, il peut, soit produire une perte de fonction, c’est ce qui donne une paralysie, mais un cerveau peut souffrir et le manifester par survoltage qui va mener à une crise d’épilepsie’’, explique Pr Gallo Diop.

Au cours d’une grossesse, dit-il, quand une femme n’a pas été suivie médicalement le long de sa grossesse, parce qu’elle a eu un mauvais état général dû à des maladies diverses, ‘’cela va se répercuter dans la formation de son embryon et de son enfant ; et parmi les organes qui vont souffrir, le cerveau entre en première ligne. Et quand ce cerveau, qui a souffert durant la grossesse chez une mère malade, aggravé par un accouchement qui n’a pas été fait dans des conditions normales, l’enfant va subir deux traumatismes : grossesses difficiles, accouchement prolongé dans des conditions anormales. La souffrance du cerveau devenant sévère peut provoquer des lésions visibles ou non qui vont faire de cet enfant, à l’âge de deux ou trois ou dix ans, un épileptique’’.

Les autres causes sont les accidents de la circulation chez les motocyclistes qui ne portent pas de casque ou dans les véhicules qui font un choc pouvant créer chez le passager un traumatisme crânien grave. Quand il y a une blessure du cerveau, dans les mois ou les années à venir, cette souffrance peut se manifester sous forme d’épilepsie.

Le phénobarbital sera mis à la disposition des patients

L’inaccessibilité aux traitements est une des craintes des épileptiques qui veulent que certains médicaments tels que le ‘’phénobarbital’’ soient subventionnés. Cette demande n’est pas tombée dans l’oreille d’un sourd, car le directeur général de Sanofi Afrique de l’Ouest, Aboubacar Tio-Touré, a soutenu qu’ils mettront à la disposition des patients un traitement recommandé par l’OMS : ‘’le phénobarbital produit dans leur usine de Dakar. ‘’Depuis longtemps, nous produisons localement du phénobarbital sur sa forme générique, mais aussi la marque commerciale. Ces produits sont accessibles en officine ou à la PNA. L’année dernière, dans le cahier des charges, dans la liste des médicaments essentiels, ont été inclus le Valproate de sodium, dont avons eu le privilège d’avoir été choisi comme fournisseur. Et nous allons fournir même la marque au prix du générique et cela sera disponible dans tous les centres publics subventionnés par l’Etat. Les populations peuvent être rassurées’’, a déclaré M. Tio-Touré.

VIVIANE DIATTA

 

 

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