Publié le 21 Jan 2012 - 15:04
COLÈRE DES ADMINISTRATEURS CIVILS

Wade et Karim ''manquent de sens républicain''

La révolte couve chez les administrateurs civils, ce grand corps de l’État regroupant les gouverneurs et leurs adjoints, les préfets et autres agents de l’administration publique et parapublique. En effet, ils protestent contre ''la dévalorisation de leur corps'', alors que soutiennent-ils : ''Ce pays a été fait par les administrateurs civils.

 

C’est un corps qui était au sommet de l’administration. Maintenant, les gens ne comprennent pas le rôle qu’ils peuvent jouer et que leurs conditions deviennent dégradantes’’, ont confié à EnQuête des sources proches de l'Amicale des administrateurs civiles du Sénégal (AACS).

 

 

Outre des salaires très en-deçà de ceux des autres agents de l’État formés à l’École nationale d'administration (ENA), ''c’est le seul grand corps de l’État qui n’a pas d’indemnités liées à son statut’’, se désolent nos interlocuteurs. Et pendant ce temps, ''des postes (notamment de sous-préfet) qui n’étaient occupés que par des administrateurs civils sont aujourd’hui dévolus à d’autres personnes''. Mais, ''les plus lésés se trouvent dans les cabinets ministériels où ils sont mal traités, ce qui fait que beaucoup préfèrent intégrer des établissements publiques qui leur offrent mieux''.

 

 

Toutefois, ''les gens sont prêts à combattre pour qu’on restaure la dignité des administrateurs civils’’, poursuivent nos sources, notant que des séries de rencontres ont été initiées dans ce sens avec les autorités. Excepté Karim Wade, ils ont été reçus par tous les autres ministres y compris le chef du gouvernement, Souleymane Ndéné Ndiaye. L'attitude de M. Wade, dénoncent nos interlocuteurs, jurent d'avec ‘’la tradition républicaine et est incompréhensible’’. Selon eux, Karim Wade ‘’n’a pas le sens républicain’’. Les plaignants renseignent également que ‘’les deux lettres d’audience adressées au président de la République’’ sont restées sans suite.

 

 

Khoureychi Thiam aurait dû être renvoyé

 

Pis, rappellent les protestataires, le ministre Khoureychi Thiam avait jeté un pavé dans la mare en faisait état de ''gouverneurs wadistes'', ce qui a fait naître une suspicion quant à la neutralité de l’administration territoriale lors de l'élection présidentielle prévue le 26 février prochain.

 

Même si leur amicale à rappelé à l'ordre M. Thiam, les administrateurs civils ne décolèrent toujours pas. Nos sources ne manquent pas de souligner ‘’qu’en principe, un ministre de la République qui fait une déclaration comme cela est immédiatement remercié''.

 

 

D'après elles, le travail de l’administration territoriale n’a jamais été sujet à question dans l’organisation des scrutins de 2000, 2007, encore moins celui de 2009. Elles assurent que gouverneurs et préfets ‘’sont suffisamment imprégnés des enjeux’’ de la prochaine élection présidentielle.

 

 

De ce fait, ils ne sauraient se départir de la neutralité qui sied à leur statut dans l’organisation des joutes électorales. En effet, gouverneurs et préfets, en tant que représentants de l’État au niveau territorial, jouent un rôle important, notamment dans la ‘’ préparation matérielle’’ du scrutin.

 

 

Et dans cette optique, l'Amicale des administrateurs civils organise ce vendredi un dîner-débat sur le thème : ''Élections de 2012 et paix civile : contribution de l'Amicale des administrateurs civils du Sénégal''.

 

 

Gaston COLY

 

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