Publié le 25 Apr 2015 - 03:29
CRISE DE LA LECTURE

 Les raisons du désamour des livres

 

Une table sur pourquoi les Sénégalais lisent peu maintenant s’est tenue hier au centre culturel Blaise Senghor. Elèves, enseignants et acteurs du monde des livres ont tenté d’apporter des éléments de réponses.

 

La célébration hier de la journée internationale du livre et du droit d’auteur a servi de prétexte pour poser le problème de la crise de la lecture au Sénégal. Les Sénégalais ne lisent pas assez. ‘’Ils ne lisent que les journaux et les factures d’eau et d’électricité’’, ironise-t-on. Cette crise de la lecture est perceptible dans la production des élèves et étudiants. Comme le souligne le directeur du livre et de la lecture, Ibrahima Lô. ‘’Il y a problème. Les élèves et les étudiants ne lisent pas assez. Quand on regarde les rendus, les thèses, etc., on se rend compte qu’il y a des difficultés’’, a-t-il dit lors d’une table ronde sur le sujet au centre culturel régional Blaise Senghor.

Les acteurs présents à cette rencontre ont tenté de donner des explications. Dieynaba Sarr, professeur de français dans un établissement public de Thiaroye, a donné un exemple édifiant. ‘’Il y a 3 050 élèves dans notre école et on n’a que 50 manuels de disponibles’’, a regretté l’enseignante qui est venue à cette table ronde avec ses élèves. Mme Sarr de souligner qu’il est difficile d’exiger des élèves de lire, dans ces conditions. Journaliste et écrivain poète, Amadou Moustapha Dieng a défendu l’idée des bibliothèques familiales. Pour lui, l’enfant doit avoir des livres chez lui qui puissent lui permettre de développer un intérêt pour la lecture. Toutes les familles sénégalaises possèdent des bibliothèques, mais y gardent des bibelots et des objets de décoration, a regretté M. Lô.

Ensuite, la parole a été donnée aux élèves. ‘’Comment peut-on aimer la langue française quand nos professeurs parlent en faisant des fautes’’, s’est demandé une jeune élève présente dans la salle. L’autre problème des apprenants est que les livres qu’on leur propose sont des classiques dont les auteurs sont morts, depuis un millénaire. ‘’A chaque fois qu’on parle d’œuvres au programme, ce sont des œuvres d’auteurs disparus. C’est vrai que dans notre pays, on aime célébrer les morts. Mais, il est temps aussi qu’on pense à célébrer ceux qui sont vivants. Et ils sont nombreux et bourrés de talents’’, a suggéré M. Lô. Par conséquent, il faudrait prendre en compte dans le curriculum de l’enseignement la nécessité d’offrir aux élèves des œuvres contemporaines.

En outre, il  a été relevé le coût élevé des livres : une des causes de la crise de la lecture. Pour M. Lô, il faudrait que les coûts de la production soient baissés. Car, même si un fonds d’aide à l’édition a été mis en place, cela ne suffit pas. 

BIGUE BOB

 

Section: 
ASSISES NATIONALES DES MÉDIAS : Les grandes lignes du rapport final
ASSISES DES MÉDIAS AU SÉNÉGAL : Un tournant incertain pour une presse en crise
14ᵉ ANNIVERSAIRE DE Y EN A MARRE : Afrikki pour finir en beauté
SODAV : Un bilan encourageant, des défis à relever
RAPPORT ANNUEL SODAV 2024 : Des résultats en hausse malgré des défis financiers à maîtriser
Édito Commun : Face au monstre, des concertations en trompe-l’œil ?
INDUSTRIES CULTURELLES ET CRÉATIVES : Cinq projets révélés, cinq talents célébrés
KOLDA - LUTTE CONTRE LA PRATIQUE DE L’EXCISION : Les populations situées le long de la frontière ciblées
CRISE ENTRE ISRAËL ET LA PALESTINE : L'appel au calme lancé par l'ambassadeur Yuval Waks
LETTRE OUVERTE À SON EXCELLENCE MONSIEUR, LE PRÉSIDENT DE LA RÉPUBLIQUE ET À MONSIEUR LE PREMIER MINISTRE : L'Etat va-t-il continuer à rester impassible face à la situation catastrophique de la presse sénégalaise ?
CTD Diamant Noir : Une plume intelligente au service du rap
GACIRAH DIAGNE, PRÉSIDENTE ASSOCIATION KAAY FECC, DIRECTRICE ARTISTIQUE FESTIVAL KAAY FECC : “Le secteur de la danse a besoin d'un changement concret, d’un nouveau départ”
SAINT-LOUIS : Le souffle du jazz fait vibrer la ville dès la première soirée
FESTIVAL INTERNATIONAL DE JAZZ : La cité de Ndar, capitale mondiale du jazz
DROIT D’AUTEUR ET STREAMING : Des pays de l’UEMOA tracent leur voie
FESTIVAL ITINÉRANT DES CINÉMAS AFRICAINS DE CATALOGNE Des acteurs culturels appellent à la réouverture des salles de Ndar
FESTIVAL DU FILM EUROPÉEN-AFRICAIN : La relation partagée entre deux continents célébrée
9E JABA - MODE, MUSIC FACTORY, GASTRONOMIE… : Célébration de la créativité sénégalaise
JEAN-MARIE MALLET (AUTEUR DU FILM SUR DOUDOU NDIAYE ROSE) : ‘’Son héritage est en nous tous’’
VÉLINGARA - DIFFUSION DE FAUSSES NOUVELLES : Le chargé de communication de Pastef sera jugé le 14 mai prochain