Les médiateurs restent à Bamako pour éviter l'échec
Les deux médiateurs ouest-africains présents à Bamako pour obtenir un accord sur la transition malienne ont accepté vendredi de continuer leur mission à la demande des autorités, alors qu'ils s'apprêtaient à partir sur un constat d'échec, a appris l'AFP de sources concordantes. "Nous avions effectué un constat d’échec, et alors que les médiateurs s'apprêtaient à se rendre à l’aéroport, les autorités maliennes ont demandé qu'ils restent sur place pour poursuivre le dialogue. Et ils ont accepté", a affirmé une source proche de la médiation. Les deux médiateurs dépêchés par la Communauté économique des Etats de l'Afrique de l'ouest (Cédéao), les ministres burkinabè des Affaires étrangères Djibril Bassolé et ivoirien de l'Intégration africaine Adama Bictogo, sont à Bamako depuis mardi. Vendredi, le Premier ministre malien de transition, Cheikh Modibo Diarra, accompagné du porte-parole du gouvernement Hamadoun Touré, a dû se rendre dans l'après-midi à l’hôtel où logent les médiateurs pour s'entretenir avec eux, après quoi les envoyés de la Cédéao ont accepté de rester, a constaté l'AFP. Le blocage se situe toujours au niveau de la désignation du chef de la transition.
Rencontre avec les chefs religieux
L'ex-junte militaire, qui a rendu le pouvoir aux civils après le coup d'Etat du 22 mars mais reste omniprésente, souhaite voir son leader, le capitaine Amadou Haya Sanago, diriger la transition, mais la Cédéao a déjà quasiment désigné pour ce poste l’actuel président par intérim, Dioncounda Traoré. La médiation avait rencontré dans la journée successivement le président Traoré, le capitaine Sanogo, le Premier ministre Modibo Diarra ainsi que des diplomates occidentaux à Bamako. Dans la soirée, ils rencontraient les chefs religieux. "Les lignes bougent, mais ne jurons de rien", a déclaré à l’AFP une source proche de la médiation.
Prévu pour durer 40 jours, l'interim du président Traoré, en poste depus le 12 avril, doit s'achever le 22 mai selon la Constitution. Le putsch a favorisé la chute du nord du pays tombé aux mains de rebelles touareg et surtout d'islamistes armés, notamment Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi), qui y occupe désomais une position dominante.
(Jeune Afrique)