Publié le 21 Aug 2015 - 19:11
DEBOUTES PAR LA COUR SUPREME

Karim Wade et ses avocats misent sur l’avis des Nations unies

 

La Cour suprême était son ultime recours. Mais Karim Wade a encore perdu cette bataille juridique et du coup, l’espoir d’être libéré et blanchi, puisque la juridiction supérieur a rejeté tous ses pourvois en cassation. Toutefois, pour ses avocats, la cause n’est pas encore perdue. Ils sont décidés à faire appliquer l’avis du Groupe de travail des Nations unies rendu le 20 avril et jugeant arbitraire la détention de leur client.

Dans un communiqué, le collectif des avocats informe «l’opinion nationale et internationale que Monsieur Karim Wade et sa défense restent déterminés afin que l’avis du Groupe de Travail déclarant arbitraire sa détention, constatant le procès inéquitable, le mandat de dépôt sans fondement légal et exigeant la réparation intégrale de son préjudice à la charge de l’État du Sénégal, soit entièrement mis en œuvre et appliqué par celui-ci’’. D’ailleurs pour les conseils de Karim Wade, ‘’le refus de l’État du Sénégal et de sa Cour suprême de se conformer à l’avis et à l’arrêt de la Cour de Justice de la CEDEAO du 22 février 2013 sont indignes de l’État du Sénégal’’.

 Cependant, pour la défense, l’application de l’avis est le seul moyen de libérer l’ex-ministre d’Etat, victime à leurs yeux d’un complot politico-judiciaire. En effet, pour le collectif des avocats, la décision rendue par la Cour suprême est «grave et scandaleuse dans un État de droit». Car, selon eux, la haute juridiction,  «confirme et cautionne plus d’une centaine d’irrégularités et de violations commises par la CREI, tant des lois sénégalaises que des instruments juridiques internationaux signés et ratifiés par le Sénégal et intégrés dans sa Constitution».

C’est pourquoi, les avocats n’y sont pas allés par quatre chemins pour qualifier de ‘’complot politico-judiciaire’’ l’affaire Karim Wade. ‘’La Cour Suprême du Sénégal a choisi de défendre le régime du Président Macky Sall afin de liquider son challenger politique pour l’empêcher de se présenter à la prochaine élection présidentielle’’, accusent les avocats. Sur leur lancée, ils soutiennent que ‘’la parodie de justice a enfin été confirmée à la Cour suprême’’. Allusion faite au rejet de leur demande de récusation du juge Amadou Baal, du fait qu’il était directeur de cabinet du ministre de la Justice, à l’origine des poursuites. Les avocats ont aussi accusé la Cour suprême «d’avoir procédé à de nombreuses violations des droits fondamentaux de Karim Wade». La CREI n’a pas échappé aux griefs de la défense de Karim Wade du fait du choix des juges par appel d’offres.

Fort de ces arguments, Karim Wade et sa défense dénoncent ‘’l’instrumentalisation de la justice sénégalaise à des fins politiques’’.

 

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