Publié le 22 Aug 2015 - 14:19
TIC- INNOVATION

Bientôt un IXP Local pour le Sénégal

 

Le Sénégal va bientôt disposer d’un point d’échange interne local. Ce dernier appelé IXP va permettre à la communauté internet d’avoir au niveau local un marché de vente de services de télécommunications.

 

Le Sénégal est sur le point de mettre en place un point d’échange (IXP). Selon un document des termes de référence, un point d’échange internet ‘’est une infrastructure physique qui permet d’améliorer et d’accélérer les échanges de trafic internet entre utilisateurs d’un même territoire, grâce à des accords mutuels dit de pair à pair’’. Cet IXP, selon le Directeur de cabinet du ministre des Postes et des Télécommunications, va permettre ‘’de réduire les coûts d’exploitation des fournisseurs d’accès locaux’’ mais aussi ‘’d’augmenter le trafic et les recettes’’.

Malick Ndiaye, qui présidait avant-hier l’atelier de partage et de consolidation des travaux de mise en place du point d’échange Internet du Sénégal, explique que  ‘’l’absence d’un point d’échange internet national réduit les possibilités d’échanges et de partages du trafic internet entre les clients, les différents opérateurs, mais aussi entre tous ces acteurs et l’international.

Selon Bocar Kane, expert-consultant en informatique, ‘’le Sénégal traîne les pieds dans la mise en place de son IXP’’ alors qu’un pays comme la Gambie en dispose déjà. Avec l’absence d’un IXP local, les échanges internet se font pour la plupart en dehors du pays. Pourtant, l’IXP permet d’avoir plus d’autonomie et de sécurité, soutient Alex Corenthin, enseignant chercheur à l’Ecole supérieur polytechnique. ‘’Aujourd’hui, d’un point à un autre du Sénégal, quand vous faites une communication via internet, vous allez atteindre un point d’échange. Ce point d’échange se trouve à l’extérieur du pays. Ce qui fait que, automatiquement, ça a une répercussion sur le coût étant donné qu’on emprunte des voies internationales’’, explique le polytechnicien.

Avec la mise en place d’un point d’échange local, poursuit-il, les acteurs nationaux vont travailler à l’interne. En localisant ce trafic intérieur et en réduisant les liaisons internationales, les opérateurs et utilisateurs locaux peuvent réaliser des économies considérables, estime Malick Ndiaye. Aujourd’hui, le directeur de cabinet de Yaya Abdoul Kane reconnaît que le projet est maintenant ‘’capital pour notre pays’’ après avoir connu, par le passé, plusieurs interruptions. ‘’Notre ambition est de conserver le leadership sous régional dans le domaine des infrastructures de l’internet. Au-delà de ce projet national, notre volonté est de positionner le Sénégal comme point d’échange afin de faciliter les trafics d’échanges internet entre les pays’’, ajoute-t-il.

Toutefois, pour occuper une place de hub régional en matière d’échange internet, le Sénégal doit batailler ferme. Car en Afrique, plusieurs pays disposent déjà de leur point d’échange internet. Parmi ces derniers, on peut citer la Côte d’Ivoire, le Ghana, l’Angola, le Mozambique.

 L’Afrique du Sud est leader dans ce domaine avec six points IXP, et est seulement classée 16ème au niveau mondial. 

ALIOU NGAMBY NDIAYE

 

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