Abou Sow a récidivé en moins de trois mois. Le jeune voleur de 21 ans a écopé hier d’une peine de deux ans, après avoir reçu une balle au cours d’un cambriolage.

En justice, il n’y a pas d’état d’âme! Malgré ses deux béquilles, Abou Sow n’a pas bénéficié de la clémence du tribunal des flagrants délits. Le juge lui a infligé deux ans ferme, alors que le  ministère public avait requis un an. En effet, il s’est révélé être un récidiviste très téméraire.

Et pourtant, lorsqu’il a quitté le box des prévenus, pour rejoindre la barre, s’appuyant sur ses deux béquilles, il avait tout l’air d’une personne née avec un handicap. Même lorsque le procès a démarré, il donnait le sentiment d’avoir été attrait à la barre comme complice. Mais lorsque le procureur a pris la parole, le public ébahi a compris que le prévenu a été pris en flagrant délit de vol et a été atteint d’une balle à la jambe gauche.

A la barre, Abou Sow a longtemps essayé de cacher son délit, parlant tout doucement. Mais après trois avertissements, il a fini par se confesser. ‘’Je n’avais pas l’intention de voler. C’est mon ami Ousseynou qui m’y a obligé.’’ D’ailleurs, a-t-il confié, il faisait tard, lorsque son ami lui a proposé d’aller voler. Arrivés à la maison qu’ils devaient cambrioler, Ousseynou est parvenu à ouvrir une fenêtre, mais ils n’ont pas pour autant réussi à atteindre leur objectif. Car le propriétaire a pris une arme et a tiré sur lui au moment où ils prenaient la fuite. Son acolyte s’en est tiré indemne. Mais Abou Sow, né en 1994 et habitant Khar Yalla, a été cueilli et amené à la police.

Le procureur, mécontent de l’activité que mène ce jeune garçon, a requis une peine de deux ans dont un an ferme, après avoir requalifié les faits de vol en tentative de vol. Mais avant l’intervention de son conseil, un des assesseurs a rappelé au prévenu qu’il a été attrait devant la barre de leur juridiction, il y a moins de trois mois. Qu’il s’agissait d’une agression faite en groupe au cours de laquelle Abou Sow et ses complices avaient réussi à soutirer des billets d’Euros à la victime. La défense a toutefois sollicité une application bienveillante de la loi. Mais le prévenu a eu droit à une application sévère de la loi. Le juge lui a infligé une peine de deux ans ferme. Assommé par le verdict, le jeune homme était resté incrédule. ‘’Je n’ai pas compris’’, a-t-il lancé. Mais, sans lui répondre, le juge a poursuivi ses audiences et le garde est venu le chercher pour le reconduire au box.

Ainsi, tristement il a comparu ; tristement il a reçu la lourde peine qui sans doute affectera son avenir à peine tracé…

AMNATA FAYE (Stagiaire)