De nombreux deals entre promoteurs et certains élus locaux
Les secteurs de la santé et de l’éducation absorbent 80% du budget social de l’Etat. La révélation a été faite hier à Saly, lors d’un atelier de 2 jours (10 et 11 septembre) sur le lancement du premier rapport annuel sur le budget social au Sénégal et l’observatoire de suivi du budget social, dans le cadre du PSE (OBS-PSE).
En dépit des efforts fournis, le secteur de l’éducation constitue le talon d’Achille du gouvernement. Non pas seulement à cause des grèves récurrentes, mais aussi parce que les investissements qui y sont faits ne se reflètent pas sur les résultats scolaires. Cette mauvaise gestion a été mise à nu, hier, par le coordonnateur de la direction générale de la Planification de la politique économique, Mayacine Camara. « Des fois, explique-t-il, il y a un deal entre les opérateurs économiques et le maire.
Ce qui fait que, lorsque l’Etat donne une somme de 10 millions de nos francs, l’opérateur peut lui proposer de lui remettre 2 millions. Et dans les 8 millions restantes, si la TVA en prend 1 million 800 mille, plus les 2 millions de bénéfices que l’operateur veut obtenir de ce marché, c’est quasi-sûr qu’il ne va plus rester que 4 millions. Et dès qu’on achète des fournitures avec cette somme pour remettre à chaque élève 5 cahiers, certains directeurs d’école détournent le matériel pour remettre la moitié aux élèves. C’est ce qui fait qu’on retrouve certains cahiers sur le marché. »
Le secteur de l’éducation, à lui seul, absorbe les 2/3 du budget social, selon le rapport présenté par le Dr Ousmane Faye. Le secteur de la santé vient en deuxième position, avec 6% de ce budget. Pour mettre fin à cette mauvaise gestion du budget social de l’Etat, l’observatoire mis en place va jouer un rôle de sentinelle. Selon le représentant du ministre des Finances, « en mettant en place cet observatoire, le Sénégal arrivera à une meilleure efficacité dans l’utilisation du budget social ».
André BAKHOUM (Mbour)