Dias dénonce le surpeuplement à Rebeuss
C’est une foule en liesse qui a accueilli Barthélémy Dias chez lui à sa sortie de prison mardi aux environs de 20 h 30 mn. Massés devant la porte du domicile, hommes, femmes, jeunes du quartier Mermoz ont tenu à voir leur «héros» en chair et en os, libre.
Vers 22 h, le maire de Mermoz Sacré-cœur fait son apparition. Perché sur le mur du domicile familial, il s'attaque durement et de nouveau à l'ancien régime d'Abdoulaye Wade. Il l'accuse d’être responsable de ce «sacrifice humain» qu’a été, selon lui, la mort de Ndiaga Diouf pour laquelle il a séjourné à la prison de Rebeuss pendant six mois. «Les gens sont venus pour exécuter un sacrifice humain qui a mal tourné, a dit Barthélémy Dias. Tout le monde sait que les nervis n’étaient pas des militants du Pds, et parmi eux il y avait des gardes du corps d'Abdoulaye Wade clairement identifiés».
Ensuite, le secrétaire général des Jeunesses socialistes s'en est pris vivement à l'ex-ministre de l’Intérieur d’avoir tiré les ficelles de l’enquête. «Je n’en veux pas au commissaire central (Harona Sy), je sais qu’il y avait une enquête à sens unique ; et c’est la faute à Ousmane Ngom». A ceux qui épiloguent sur son immunité parlementaire s’il venait à être élu député à l’Assemblée nationale, Dias leur a assuré qu’il se mettra à la disposition de la justice à chaque fois que de besoin.
Haro sur Alioune Tine !
Par ailleurs, le premier magistrat de Mermoz Sacré-cœur a interpellé le président Macky Sall, et Amath Dansokho, «combattant de la démocratie», à œuvrer pour la libération des manifestants du 23 juin. Pour lui, ces jeunes «sont des combattants de la liberté et de la démocratie» et que «leur place n’est pas en prison». A ce titre, il a aussi demandé au procureur de la République de Dakar et de Thiès de faire preuve de clémence à leur endroit.
Barthélémy Dias n’a pas manqué de dénoncer le «mutisme» du coordonnateur du M 23, Alioune Tine, depuis l’incarcération de ces jeunes manifestants. Il invite donc le président de la Raddho à «prendre ses responsabilités» mais aussi à se prononcer sur les «conditions inhumaines» que vivent les prisonniers de Rebeuss, en particulier ceux des chambres A9 et 10. «Ils sont au nombre de 250 et vivent dans une chambre de 54 m2», décrit-il avec amertume.
DAOUDA GBAYA