Le CNLS lance une enquête nationale de surveillance combinée
Le Conseil national de lutte contre le sida (CNLS) organise une enquête nationale de surveillance combinée des IST/VIH (ENSC). Il s’agit de la troisième enquête du genre organisé au Sénégal, après celle de 2006 et de 2010. Celle-ci, lancée hier, va durer 20 à 40 jours. Selon le coordonnateur de l’enquête Docteur Amadou Niang Diallo, elle va permettre de suivre les changements dans le comportement et la prévalence des IST et du VIH parmi les groupes ciblés en comparaison avec les résultats des enquêtes antérieures.
‘’L’enquête sera menée de manière transversale sur l’ensemble des 14 régions du Sénégal. Elle sera effectuée auprès de 9 types de cibles : les militaires, les gendarmes, les policiers, les détenus, les pêcheurs, les camionneurs, les travailleuses du sexe, les orpailleurs et les personnes vivant avec un handicap. Le but visé est de promouvoir une prise de décision basée sur des évidences en identifiant les stratégies de prévention les plus appropriées et les plus efficaces contre la propagation des IST et du VIH pour chaque cible’’, a expliqué Dr Diallo.
Selon lui, l’analyse de la situation épidémiologique et la triangulation des différentes données montrent que le profil de l’épidémie de VIH au Sénégal est de type concentré. En effet, la prévalence est basse dans la population générale, car elle est de 0,7%. Par contre, elle est élevée dans les populations clés les plus exposées au risque du VIH. Elle était de 18,5% au niveau des professionnelles du sexe (PS), en 2010, contre 19,8% en 2006.
En effet, il ressort des études effectuées que sur l’ensemble des nouvelles infections, près de 2 sur 10 affectent des personnes à faible risque (18,4%) et 3 sur 10 les populations clés (27,9%). ‘’C’est pourquoi, il est primordial de renforcer l’information stratégique afin de mieux comprendre les dynamiques d’interaction entre les populations clés et la population. C’est dire toute l’importance des ENSC qui permettent tous les cinq (5) ans de suivre l’évolution de l’épidémie au sein des PS qui constituent le premier groupe clef ayant bénéficié du programme de surveillance biologique et comportementale, mais aussi auprès de groupes vulnérables qui sont des groupes passerelles du VIH vers la population générale. Chez les camionneurs et pêcheurs, la prévalence tourne autour de 0,8 et 0,9%, chez les professionnels du sexe 18%, chez les détenus 1,5%, chez les orpailleurs 1,3%’’.
VIVIANE DIATTA