Publié le 26 Nov 2015 - 18:06
PREVENTION CONTRE LE TERRORISME

La sécurité renforcée à Saly

 

La menace terroriste est prise très au sérieux par les autorités sénégalaises. A Mbour, celles du département jouent la carte de l’anticipation. La sécurité a été renforcée. Elles ne veulent surtout pas de mauvaise surprise.

 

L’attaque de l’hôtel Radisson blu de Bamako est un coup de semonce que les autorités sénégalaises prennent très au sérieux. Elle montre surtout que les terroristes ont en ligne de mire les hôtels, les lieux touristiques et de villégiature qui concentrent beaucoup de ressortissants étrangers. A Saly, avec l’ouverture prochaine de la saison touristique, les effectifs des forces de l’ordre ont été revus à la hausse. L’endroit est placé sous haute surveillance, avec l’installation de caméras de surveillance.

D’ailleurs, c’est la seule localité où la police et la gendarmerie interviennent conjointement dans le département. Depuis le Croisement, jusqu’à la station balnéaire, les hommes en bleu jalonnent tout le long de la route, sans tenir compte des éléments en civil qui se fondent dans la masse. Selon nos sources, un contingent est mis à la disposition de la compagnie de la Légion ouest pour des interventions rapides. «Aujourd’hui, tout le monde est conscient des risques réels de terrorisme dans notre pays. Déjà des personnes supposées être de connivence avec ces extrémistes ont été arrêtées. Cela prouve que nous devons redoubler de vigilance. Ce qui se passe ailleurs peut se passer ici. Nous devons sauver notre pays. Mbour est une zone stratégique qui joue un rôle capital dans l’économe du Sénégal», confie une source sécuritaire.

Dans la cité, les ASP et la sécurité des hôtels ont redoublé de vigilance et travaillent en parfaite connivence. D’ailleurs, le Premier ministre Mahammad Dionne a donné des instructions fermes aux responsables d’hôtels. «Nous ne pouvons pas badiner avec la sécurité des gens. L’alerte est maximum. Nous devons être vigilants pour éviter toute sorte de mauvaise surprise. La France est plus développée que notre pays. N’empêche que des actes terroristes y ont été commis », déclare Jacques Faye, un vigile dans un  hôtel.

Une rencontre sur la sécurité prévue aujourd’hui

Aujourd’hui jeudi, une rencontre sur la sécurité doit se tenir à Saly. Elle va regrouper la gendarmerie, la police et les responsables des hôtels. Elle sera présidée par le préfet de Mbour. Au niveau de l’hôpital Grand Mbour, la surveillance est renforcée. Dans chaque bâtiment, il y a au moins un élément de la sécurité qui filtre les entrées et les sorties. A la porte d’entrée, 6 éléments montent la garde. Il n’est plus permis à un malade d’être accompagné par un nombre pléthorique de personnes. Un seul accompagnant est autorisé. Les autres visiteurs attendent dehors.

Les porteuses de burqa soumises à un contrôle d’identité

Les femmes qui portent la burqa sont soumises à des contrôles d’identité. C’est le cas d’une femme de nationalité étrangère du nom de Mariama Diallo. En sus du voile, un morceau de tissu lui cachait la figure. Elle était allée rendre visite à un parent interné à l’hôpital de Grand Mbour. Lorsqu’un des vigiles lui a demandé sa carte d’identité, la dame a répondu qu’elle n’avait pas de papier. Qu’elle était venue rendre visite à un parent. «Vous n’allez pas entrer. Déjà personne ne peut vous identifier avec cet accoutrement. En plus, vous n’avez même pas de papier », lui a opposé l’agent. Mais la dame a essayé de parlementer. « Pour avoir des papiers sénégalais, il faut être sénégalais. Moi, je n’en suis pas une.»  « Eh bien ! Retournez dans votre pays ! Chez nous, les paroles du président suffisent comme un décret», a-t-il asséné à la dame. Têtue, la dame a insisté pendant une demi-heure et a fini par entrer.

ANDRÉ BAKHOUM (MBOUR)

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