Publié le 27 May 2016 - 22:20

Halte à la prévarication !

 

Hallucinantes ! Les réactions à propos du rapport de l’OFNAC. A commencer par celle du Ministre Directeur de Cabinet Oumar Youm qui a pointé avant-hier le manquement au devoir de réserve des agents de l’OFNAC qui, si on le suit, ont eu l’outrecuidance d’étaler sur la place publique les méfaits et actes de prévarication, que dis-je, de dilapidation de nos deniers publics dont se sont rendus coupables tous ceux qui ont été cités dans ledit rapport. Une question : depuis quand ne devrait-on pas parler des actes de corruption, de concussion, de détournement de deniers publics et autres indélicatesses de nos gouvernants ? Alors que ceci est de tradition, depuis maintenant au moins une décennie, avec tous ces rapports (ARMP, IGE, Cours des Comptes,…) qui ont été rendus publics pour que personne n’en ignore.

D’ailleurs, il est assez curieux que le ministre ne parle de ce devoir de réserve que maintenant ; exactement au moment où l’on commence à fouiller la gestion des tenants de l’actuel pouvoir. Donc, tant que les différents rapports mettaient à nu celle du défunt régime libéral, ça lui allait ? Il faut dire que cette sortie malheureuse tranche avec l’assurance ferme du président de la République de ne protéger personne. Mais plus encore de mettre chaque tenant du pouvoir devant ses responsabilités, en cas de mauvaise gestion. Si ces gens se sont rendus coupables de fautes de gestion, pourquoi ne devrait-on pas le dire ? Le ministre Youm aurait eu tout à gagner à se démarquer de ces individus, de leurs actes répréhensibles et surtout les laisser en butte avec leurs contradictions. Une manière de réaffirmer la position claire du régime par rapport à tout acte qui relève de la corruption.

Mais il a opté pour une fuite en avant qui ne dit pas son nom. Parce que, ce que le ministre doit comprendre, c’est que la nature humaine est partout la même. Et que si dans les pays développés,  il y a moins de corruption, c’est que les systèmes mis en place ne laissent pas aux gens la latitude de le faire. Ou alors, il existe un arsenal juridique fort dissuasif. Aujourd’hui, si au Sénégal, il y a des failles par lesquelles des gens s’engouffrent pour poser des actes de corruption ou de concussion, il faudrait au moins des structures comme l’Ofnac pour les traquer, les démasquer et que des sanctions puissent être prises, dans l’intérêt de la population, y compris du régime qui a érigé en sacerdoce la gestion sobre et vertueuse.

Mais alors que dire des réactions de personnes épinglées. Elles ont perdu une excellente occasion de se taire et de faire profil bas. Leurs arguments, selon lesquels un pré-rapport ne leur a pas été envoyé, ne remettent aucunement en cause les faits qui sont dénoncés. Quand bien même il y aurait eu un manquement de ce côté de la part de l’organe, il faudrait une légèreté extraordinaire pour que les actes dénoncés dans le rapport ne soient pas fondés. Car, il faut le rappeler, la mise en place de cet organe est la matérialisation de l’un des engagements les plus salués du Président Macky Sall. Il ne viendrait à l’idée de personne de remettre en question la compétence des hauts fonctionnaires qui le composent. Alors, si les enquêteurs de l’Ofnac ont bien fait leur travail, les personnes incriminées ont tout intérêt à revoir leurs copies.

Gaston Coly

 

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