La place Tahrir se prépare pour une grande manifestation
Plusieurs centaines de personnes étaient déjà présentes mardi matin sur la place Tahrir au Caire, où une grande manifestation est prévue dans l'après-midi pour protester contre le verdict jugé trop clément contre Hosni Moubarak et plusieurs proches du président déchu.
De nombreux marchands ambulants vendant du thé, des galettes ou des drapeaux, ont pris position sur ce vaste carrefour du centre-ville, fermé à la circulation en raison des manifestations qui s'y succèdent depuis que le jugement a été rendu samedi.
Les appels à manifester ont été lancés par les mouvements de jeunes qui ont initié la révolte du début 2011 contre le régime, le puissant mouvement des Frères musulmans ainsi que plusieurs candidats éliminés au premier tour de l'élection présidentielle, les 23 et 24 mai. "Nous pensons que notre révolution n'est pas terminée. Les militaires doivent partir du pouvoir, qui doit revenir aux civils", affirme Bahira Mahmoud, une manifestante proche des "jeunes de la révolution". "Le jugement dans le procès Moubarak n'est pas assez sévère, il y a même des gens qui ont été acquittés", déplore Mohammed Chabaïk, qui attend le début de la manifestation avec un groupe de Frères musulmans, allongés sur des tapis à l'ombre de l'immeuble de la Ligue arabe, proche de Tahrir.
Moubarak et son ancien ministre de l'Intérieur, Habib al-Adli, contre qui la peine de mort avait été requise, ont été condamnés samedi à la perpétuité. Six responsables de la sécurité également poursuivis pour meurtres après la mort d'environ 850 personnes pendant la révolte de janvier/février 2011 ont été acquittés.
Ces verdicts qui ne désignent aucun coupable direct dans la mort de ces manifestants ont provoqué la colère et de nombreux rassemblements à travers le pays. Les charges pour corruption qui pesaient sur M. Moubarak et ses deux fils, Alaa et Gamal, n'ont pas été retenues. Le parquet a annoncé qu'il ferait appel mais, selon une source judiciaire, ce processus pourrait prendre plusieurs semaines.
L'issue du procès alourdit encore le climat à l'approche du second tour de la présidentielle, les 16 et 17 juin, pour lesquels s'affrontent un candidat des Frères musulmans, Mohammed Morsi, et le dernier Premier ministre de M. Moubarak, Ahmad Chafiq.