Famara Diédhiou, de Dakar à la Ligue 1
De Dakar à la Ligue 1, en passant par le CFA et le National, récit d’un avant-centre qui a déjà, du haut de ses 23 ans, un gros parcours derrière lui.
‘’Tout joueur qui se respecte rêve forcément de jouer en Ligue 1 un jour, donc bien entendu que j’y pense, mais ce n’est pas le moment’’. Cette déclaration, signée Famara Diédhiou, n’a été prononcée que quelques mois auparavant, en octobre dernier (interview So Foot). Neuf mois ont passé, et suite à sa signature avec le SCO d’Angers, il est venu le temps pour lui de penser à l’élite hexagonale.
Une élite qui ne lui a jamais tendu les bras, lui qui a été formé en 4e division sénégalaise (National 2), au Dakar Sporting Club, au même titre que Zargo Touré (défenseur central de Lorient) ou Pape Daouda Mbow (4 matches de L1 avec l’OM entre 2008 et 2010). De Saint-Louis du Sénégal, son lieu de naissance, à Dakar, il tape le cuir, mais pas forcément avec les pieds. ‘’Mon frère était gardien, et j’ai commencé avec lui’’, confie le néo-angevin du haut de mètre 92. Mais Diédhiou, sur les conseils avisés de ses potes du quartier du Plateau, au sud de la capitale, effectue quelques piges en attaque.
Bonne pioche et merci les copains. En 2011, il se fait repérer et passe un essai avec le FC Nantes. Malgré l’avis positif du club, le Saint-Louisien ne peut pas signer de contrat pro à cause de l’accord de Cotonou, qui stipule qu’il faut avoir ‘’une sélection avec l’équipe du Sénégal ou trois ans de licence en amateur pour pouvoir jouer en professionnel’’, comme le fait savoir le principal intéressé.
Qu’importe, le FC Sochaux est également intéressé et le fait signer à la fin 2011. Et pour régler ce problème administratif, l’envoie s’aguerrir aux quatre coins de la ‘’France amateurs’’ pendant trois ans. Diédhiou enchaine alors Belfort (CFA), Epinal (N) et le Gazélec Ajaccio (N). Après avoir visité les différents patelins de l’Hexagone, Diédhiou décroche une sélection avec les Lions de la Teranga, synonyme de contrat avec la formation doubiste. Mais en manque de temps de jeu, barré par Toko-Ekambi, le lion tourne en cage et part à Clermont. Le début de la réussite.
Sa saison 2015-2016 débute comme dans un conte de fées. 13 buts en 11 journées, 3 doublés, 1 triplé, le Sénégalais est le roi des stats. Si bien que jusqu’à la 10e journée, Diédhiou est le seul et unique buteur clermontois. Au final, il termine son exercice avec 21 réalisations et un trophée UNFP de meilleur joueur de L2. De quoi se faire attraper dans les filets de la division du dessus. Avec la signature d’un contrat de quatre ans à Angers. L’avant-centre attend d’ailleurs le début de la compétition entre appréhension et impatience : ‘’C’est la première fois pour moi qu’on attend autant de moi et il y a un grand fossé entre la L1 et la L2, c’est pour ça que je cravache pendant la préparation’’. Et le travail de longue haleine pour combler ce fossé ne lui fait pas peur : ‘’En L1, il faut travailler plus, c’est évident. Même les points forts. Alors je vais tout réviser pour être prêt’’.
Réviser ? Voilà qui rendra sûrement sa mère heureuse, elle qui voulait que son fils devienne avocat. Mais c’est tout l’inverse désormais. Diédhiou ne laisse pas la parole à la défense.
(beinsports.fr)