Publié le 29 Nov 2016 - 19:32
MANQUE D’UTILISATION DES INDICATEURS DE LA STI

Les limites de la définition des politiques publiques

 

Amener les Etats à utiliser les indicateurs de la recherche dans la définition des politiques publiques est l’objectif d’un atelier de 5 jours organisé à Dakar, depuis hier. C’était aussi l’occasion pour le Sénégal de montrer les initiatives et les limites de ses actions dans ce domaine.

 

Le ministère de l’Enseignement supérieur et de la Recherche organise depuis hier un atelier de formation de 5 jours sur la collecte et le stockage de données pour l’utilisation des indicateurs de la science, technologie et innovation (Sti) dans l’élaboration des politiques publiques. Les initiateurs entendent rappeler aux Etats que la façon dont l’argent est consacré à la recherche et à l’innovation est plus importante que les sommes injectées. L’objectif est donc d’insister sur la nécessité pour les gouvernements d’appuyer leur politique de développement sur les indicateurs de la recherche. Une formation de trois jours est prévue dans ce sens.

Le directeur général de l’enseignement supérieur et de la recherche Mamadou Sangaré fait remarquer que tous les pays développés et  certains en voie de l’être ont fait des sciences, technologies et innovations leur moteur de croissance. Pendant ce temps, les pays africains enfoncent leur tête dans les ressources naturelles. Un état de fait qui s’explique aussi par les faiblesses de la recherche. En effet, dans le continent, les Sti sont caractérisées par la fuite des cerveaux, le manque de financement, l’exclusion des femmes et les résultats des recherches rarement exploités par les industries.

La résultante de tout cela est sans doute le problème de l’organisation. Les autorités sénégalaises l’admettent volontiers. ‘’Nos structures de recherche sont tellement éclatées qu’il est aujourd’hui impossible de savoir ce qu’on a fait et ce qu’on n’a pas fait. C’est un frein à la synergie des actions de recherche. Il faut donc regrouper ces structures, renforcer leur compétence afin de permettre à l’Etat de prendre les bonnes décisions en la matière’’, reconnaît M. Sangaré. D’où la création de la direction générale de la recherche au ministère de l’Enseignement supérieur. 

Au-delà de l’organisation, il va falloir certainement accroître le financement. Là où il est demandé aux Etats de consacrer 1% de leur Pib à la recherche, le Sénégal est entre 0,5 et 0,8%, révèle le Pr Soukeyna Dia Tine, directrice du financement de la recherche au département dirigé par le Pr Mary Teuw Niane. Il n’empêche que des initiatives sont prises pour booster la recherche. Par les stratégies développées, on peut citer la mise à niveau des structures de recherche, notamment l’équipement de 100 laboratoires.

Il y a le fonds d’impulsion à la recherche  scientifique et technique (First) d’un montant de  400 millions et ouvert aux enseignants chercheurs et des autres chercheurs des structures non universitaires. D’après Mme Tine, c’est un concours serré, puisque le taux de sélection est de 10 à 15%. Il y a aussi une enveloppe destinée exclusivement aux femmes ainsi que le prix du chef de l’Etat pour l’innovation. Les centres de recherche et d’essais visent aussi à promouvoir l’innovation avec la détection de talents au sein de la population.

BABACAR WILLANE

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