Un vaccin en cours d’essai
Le vaccin prophylactique phase II contre le VIH/sida est en cours d’essai dans le monde. Les travaux ont démarré depuis le mois de mars 2016. Il a une efficacité de 31%, mais nécessite une amélioration, a annoncé hier, lors du lancement des journées scientifiques Sida du Sénégal, le Professeur Tandakha Dièye.
La lutte contre la pandémie du sida a connu une grande évolution, avec l’arrivée des antirétroviraux. Ce traitement a occasionné la baisse des nouvelles infections. Mais ces grands pas sont loin d’être suffisants aux yeux des chercheurs qui veulent définitivement en finir avec cette maladie qui cause toujours des morts. Dans sa présentation sur ‘’les recherches vaccinales sur l’infection à Vih/sida’’ hier, à l’occasion de la cérémonie officielle de lancement des journées scientifiques Sida du Sénégal, le Professeur Tandakha Dièye, médecin à l’hôpital Aristide Le Dantec, a annoncé qu’un vaccin prophylactique phase II avec efficacité de 31% est en cours dans le monde. Mais il nécessite une amélioration. ‘’Les travaux sont en cours depuis le mois de mars 2016 et 2 500 personnes sont prises pour les tests. 54% des Sénégalais ont connaissance de leur statut sérologique. Il y a un espoir du vaccin prophylactique efficace et à faible coût. Il neutralise en fixant l’antigène et bloque son attachement à la cellule hôte’’, a expliqué Pr Dièye.
Appuyant l’argument du médecin de l’hôpital Aristide Le Dantec, le Professeur Souleymane Mboup a soutenu que l’essai, qui avait été fait en Thaïlande, a montré la possibilité d’avoir un vaccin d’une certaine efficacité jusqu’à 31%. Depuis, il y a énormément de recherches en cours, mais il n’y a pas eu beaucoup de progrès en matière de recherche vaccinale. ‘’Il y a une combinaison de différentes stratégies sur le plan de la recherche mais, on a besoin de mieux comprendre la physiopathologie. C’est-à-dire comment le virus arrive à créer cette maladie. C’est cette stratégie qui nous permettra de développer des vaccins. Pour l’instant, on n’a pas eu les avancées qu’on a eues avec les traitements pour arriver à espérer avoir une éradication. C’est sûr que si un vaccin était disponible, l’éradication serait beaucoup plus importante. La recherche continue mais malheureusement, c’est des résultats qui n’ont pas autant progressé’’, a-t-il souligné.
‘’C’est possible d’éliminer le sida, grâce aux traitements’’
Selon lui, il y a de grandes avancées dans la prise en charge de cette maladie si on le compare à beaucoup d’autres. ‘’Depuis qu’on a commencé la trithérapie, les choses ont beaucoup évolué. Maintenant, on peut arriver à traiter les patients avec des molécules de plus en plus décents, mais également des facilités d’administration, ce qui fait que le traitement est souvent beaucoup plus facile. Mais une de ces évolutions, c’est d’arriver à faire des traitements qui se prennent éventuellement de façon injectable sur une période de plusieurs semaines.
On a vu que ce traitement est efficace, parce qu’on pouvait arriver à des preuves de leur efficacité par la diminution de la charge virale. Cela a un double avantage : la personne non seulement s’améliore considérablement, mais également elle transmet beaucoup moins, parfois presque pas du tout’’, a-t-il fait savoir. Pour lui, l’avantage de dépister et de traiter précocement, c’est la diminution du taux de transmission et on peut projeter maintenant d’éliminer le VIH de manière globale, vers les années 2030. ‘’Il y a eu des progrès considérables qui montrent que c’est possible d’éliminer le sida, grâce aux traitements’’, dit-il optimiste.
VIVIANE DIATTA