Le Sénégal va rouvrir ses frontières
Les poulets brésiliens et américains pourraient bientôt inonder le marché sénégalais. Le pays va lever l’interdiction et ouvrir ainsi ses frontières. L’annonce a été faite samedi par le ministre de l’Elevage et de la Production animale Aminata Mbengue Ndiaye.
Les frontières sénégalaises, fermées depuis 2005 aux importateurs de poulets, suite à une grippe aviaire, seront rouvertes dans les prochaines années. L’annonce a été faite avant-hier par le ministre de l’Elevage et des Productions animales, à l’occasion de la 4e édition du Week-end du poulet. Aminata Mbengue Ndiaye a été formelle, en s’adressant aux aviculteurs sénégalais. Pour elle, la levée de l’interdiction de l’importation des poulets est inévitable. ‘’Le gouvernement sénégalais va rouvrir les frontières, le moment venu. Il faut que les aviculteurs le sachent. Nos frontières ne peuvent pas être fermées éternellement aux vendeurs de poulets étrangers. Cette réouverture préoccupe les éleveurs étrangers, notamment les Américains. Cela leur permet d’écouler leurs produits’’, a-t-elle lancé.
Pour le ministre, l’interdiction d’importation des poulets est une mesure provisoire prise par le gouvernement sénégalais, après l’apparition de la grippe aviaire en Europe. ‘’L’Etat voulait permettre aux aviculteurs de travailler, pendant la période de fermeture, dans le règlement de certains problèmes liés à la santé animale et à la biosécurité’’, ajoute-t-elle.
La quatrième édition du week-end dédié au poulet était aussi une aubaine, pour les aviculteurs sénégalais, d’exposer à leur ministère de tutelle les difficultés qu’ils rencontrent dans l’exercice de leur métier. Selon le président de la Fédération des acteurs de la filière agricole, les problèmes de financement et la disponibilité de la terre rendent incertain l’exercice du métier d’aviculteur. ‘’L’accès au financement est devenu de plus en plus problématique. Aujourd’hui, la bande des Niayes, la zone la plus propice pour faire de l’aviculture dans la région de Dakar, fait l’objet d’une spéculation foncière intenable. Cette pratique a entrainé la disparition de plusieurs fermes avicoles. Nous portons ce plaidoyer pour inviter l’Etat à aider les aviculteurs. Il nous faut des financements spécifiques et des taux dégressifs pour permettre à l’aviculture de continuer sa progression’’. Pour lui, l’érection d’une zone dédiée à l’élevage de volaille est devenue une urgence.
OUMAR BAYO BA