Publié le 26 Mar 2018 - 14:38
LUTTE CONTRE LA TUBERCULOSE

Touba inquiète les autorités

 

Diourbel fait partie, après Dakar et Thiès, des régions où on note une forte prévalence de la tuberculose, avec 10,57 % des 13 235 cas dénombrés au Sénégal en 2017. Touba, une ville difficile, a été choisie pour abriter la journée mondiale contre la maladie.

 

La Journée mondiale de lutte contre la tuberculose a été célébrée, samedi dernier. La cité religieuse de Touba a accueilli la cérémonie présidée par le ministre de la Santé et de l’Action sociale. Le choix de Touba s’explique, d’après le médecin-chef du district sanitaire de Touba, par le fait que ‘’la prévalence de cette maladie et les niveaux de transmission sont un peu plus élevés par rapport aux autres localités du pays’’. ‘’Les taux de dépistage sont un peu faibles par rapport aux cas attendus.

Ceci est lié à des problèmes de communication et d’information, et surtout à la forte présence de tradipraticiens et pharmacies illégales qui délivrent des traitements qui font que certains malades ne viennent pas précocement pour se faire dépister’’, se désole le médecin-chef. Au-delà de Touba, la région de Diourbel concentre les 10,57 % des 13 235 cas dénombrés au Sénégal, en 2017. Du point de vue du diagnostic, le ministère a renforcé le plateau de Touba, avec l’avènement de quatre nouveaux centres de santé où seront implantés des laboratoires pour faciliter l’accès et permettre de faire le diagnostic biologique, mais aussi le suivi des cas qui sont sous traitement, a-t-il ajouté.

Même propos de la part du ministre de la Santé et de l’Action sociale. Selon Abdoulaye Diouf Sarr, la région de Diourbel fait partie des six régions à forte charge de notification. Mais c’est aussi une zone difficile. De ce fait, seuls 64 % des cas attendus ont été dépistés. Ce qui donne 1 400 cas dépistés en 2017. ‘’Nous n’avons pas atteint l’objectif de détection. Il y a des cas manquants et qui continuent de disséminer la maladie dans la communauté. Ce sont des cas qui véhiculent et qui perpétuent la maladie dans la région. C’est vraiment un problème’’, s’inquiète le docteur Balla Mbacké Mboup, Médecin-Chef de la région médicale. Ce dernier a révélé qu’en 2017, il y a eu 506 cas attendus, mais non retrouvés, et un taux de décès de 20 %. Suffisant pour que le ministre de la Santé et de l’Action sociale revienne sur les atouts qu’offre la cité religieuse dans cette croisade contre la tuberculose que l’Etat compte éradiquer définitivement en 2030. ‘’Touba a une double opportunité, parce qu’elle regorge énormément de leaders et elle est aussi une ville carrefour’’, déclare-t-il.

‘’Nous comptons sur vous les voisins, les chefs religieux’’

Saisissant l’occasion qui lui a été offerte par le lancement de cette journée, le ministre de la Santé a invité les hommes et les femmes leaders à s'impliquer davantage dans le combat. ‘’La tuberculose fait partie des maladies transmissibles qu'il faut absolument vaincre. Le grand défi que nous avons, c'est de mettre fin à cette maladie avant 2030. Et, de ce point de vue, le Sénégal a pris l'ensemble des dispositions qu'il fallait’’, rassure-t-il. Abdoulaye Diouf Sarr a fait comprendre que pour venir à bout de cette pathologie, il faudra amener le malade à être conscient de son état de santé, convaincre celui qui se cache et les amener à se rendre dans les structures sanitaires. Il faut aussi veiller à ce qu’il y ait un suivi du traitement jusqu'à la guérison. ‘’Nous comptons sur vous les voisins, les chefs religieux et tous les leaders de la communauté. Ainsi, nous extirperons la maladie de Touba où nous avons tenu à démarrer le combat, compte tenu de la baraka’’. L’Etat compte ensuite mailler tout le Sénégal, afin d’atteindre l’objectif en 2030.

Djiby Yacine GUEYE

Section: