Sonko charge les magistrats
A l’instar de Barthelemy Dias, le leader de Pastef n’est pas tendre avec les magistrats. Il s’est prononcé ce week-end sur les affaires Khalifa Sall et Barthelemy Dias qui agitent l’actualité juridico-politique.
En tournée politique dans le département de Podor, le chef de file du Pastef est passé à Dahra pour communier avec ses militants et sympathisants. En marge de cette visite, il s’est prononcé sur le procès Khalifa Sall qui ne cesse d’alimenter les débats. ‘’Tout le monde sait que c’est une affaire politique. Si Khalifa Sall avait accepté de faire ce qu’ils voulaient, évidemment, il n’aurait pas eu ces déboires-là. C’est strictement politique. Et nous condamnons cet usage de la justice’’, s’insurge Ousmane Sonko. Qui pointe un doigt accusateur sur les magistrats qu’il considère comme les principaux responsables. ‘’Ils ont tendance à réclamer leur statut de pouvoir, mais, ce n’est pas par des déclarations qu’on l’a. C’est d’abord une posture. C’est d’abord la dignité de la fonction et à partir de ce moment, le respect qui leur est dû leur sera accordé’’.
Le député dit ne pas comprendre que les magistrats continuent à accepter de recevoir des instructions, alors que la Constitution les érige en pouvoir Judiciaire. Il en veut pour preuve les ordres de poursuite ou de non poursuite. Si les ordres de poursuite existent, Ousmane Sonko rappelle que le contraire n’est pas permis à l’autorité étatique. Et pourtant, il y a pire, ajoute-t-il. ‘’Les magistrats vous disent que même les magistrats assis, c’est-à-dire les juges qui sont organiquement, fonctionnellement totalement indépendants et autonomes, reçoivent des instructions de l’Exécutif ; et c’est grave parce que le socle d’un pays, c’est la justice. Quand un pays n’a pas de justice, il n’offre aucune garantie’’, argue-t-il. L’ancien inspecteur des Impôts et domaines considère que ‘’dans un pays démocratique, on n’emprisonne plus des gens pour des histoires d’outrage à magistrat. À la limite, c’est des amendes pécuniaires qui sont appliquées, mais emprisonner quelqu’un n’a pas de sens’’, dit-il.
Pour le leader de Pastef, les magistrats sont des êtres humains comme les autres citoyens. Le parlementaire fait remarquer que les juges ne sont pas des extra-terrestres. ‘’Ils sont rémunérés par le peuple, donc, ils doivent respecter les règles qui ont été votées et les procédures. S’ils ne le font pas, on a le droit de les critiquer, comme on critique le président de la République qui est une institution. Au nom de quoi, ils ne seraient pas critiqués ?’’, se demande-t-il.
Mamadou Ndiaye (Linguère)