Publié le 1 Sep 2018 - 23:46
RARETE DES PLUIES A THIÈS

Inquiétudes sur les rendements  Thiès fait partie des régions les 

 

moins arrosées, cette année, avec seulement 4 pluies depuis le début de l’hivernage. D’où les craintes du monde paysan.

 

Un hivernage sans pluie ! Des semis en état de détresse, si l’on en croit le porte-parole des agriculteurs du village de Bangnadj, dans la commune de Thiénaba. Voilà la situation causée par le déficit pluviométrique dans la région de Thiès. Et pourtant, le ciel avait bien ouvert ses vannes un après-midi du 27 juin 2018. L’on avait pensé, alors, que la région serait bien arrosée. Hélas, l’attente puis le désespoir vont très vite s’imposer.

En effet, après cette importante précipitation, la région n’a pratiquement plus connu de manifestations pluviométriques. Hormis les quelques gouttes de quelques secondes qui sont tombées dans la capitale du Rail le 19 juillet dernier. Des gouttes d’eau sans conséquences majeures sur les cultures. Après la pluie du 19 juillet, la région devait attendre jusqu’au 24 août, soit plus d’un mois, pour connaître sa troisième pluie. La quatrième précipitation, plus ou moins importante, n’a eu lieu que dans la nuit du samedi au dimanche 26 août.

Cette absence de pluie en plein hivernage provoque une inquiétude et une crainte chez les paysans. Ces derniers redoutent de mauvais rendements. ‘’La majeure partie des premières emblavures sont en état de détresse. C’est pour cette raison que vous entendez le cri des paysans qui expriment toutes leurs craintes et leurs inquiétudes’’, a laissé entendre Diabel Samb, lors d’une assemblée générale. Le porte-parole des agriculteurs du village de Bangnadj affirme que cette ‘’situation dramatique’’ causée par ce manque de pluie influe négativement sur les cultures et le développement du cheptel. Autrement dit, c’est un déficit pluviométrique à double conséquence. ‘’Comme il n’a pas beaucoup plu, il n’y a pas d’herbes et les animaux aussi vont subir les conséquences néfastes de cet hivernage. Les éleveurs auront beaucoup de difficultés pour nourrir leur bétail, parce que rien qu’un sac d’aliments de bétail peut leur coûter 10 000 à 11 000 F Cfa. C’est vraiment compliqué pour ces éleveurs moyens. La situation que nous vivons est plus que dramatique’’, s’est alarmé Diabel Samb, appelant les techniciens de l’agriculture à descendre sur le terrain pour ‘’constater de visu l’ampleur’’ de ce sinistre.

‘’Faire de la maîtrise de l’eau une priorité’’

Avec cette absence de pluie, c’est le quotidien des paysans qui risque de changer, si cela perdure. Pour sa part, le coordonnateur de la Fédération nationale pour l’agriculture biologique au Sénégal et en Afrique (Fenab) partage le même sentiment d’inquiétude qui affecte la quasi-totalité des paysans et agriculteurs de la région de Thiès. Ibrahima Seck recommande à l’État et aux partenaires techniques et financiers de prévoir des solutions ‘’conjoncturelles et structurelles’’, en pensant à la mise en place d’un programme alimentaire d’urgence.

Cependant, M. Seck indique que le retard de l’hivernage est dû aussi au changement climatique en cours en Afrique et ailleurs dans le monde. ‘’Si cette situation persiste, elle risque de poser d’énormes problèmes. Mais, en tant que paysans, nous sommes toujours confiants et optimistes. Nous espérons que le ciel va ouvrir davantage ses vannes. Nous croisons les doigts et levons les yeux vers le ciel. Il est fréquent, aujourd’hui, qu’on reçoive de la fraîcheur, alors qu’on s’attendait à de la chaleur, et vice-versa. Donc, tout est possible, de nos jours’’, a-t-il insisté.

Par ailleurs, étant d’avis que le déficit pluviométrique que connaît la région est en grande partie causé par le phénomène des changements climatiques, le coordonnateur de la Fenab préconise une agriculture qui n’est pas basée uniquement sur la pluie et les conditions météorologiques. D’après lui, il est temps, pour le Sénégal, d’asseoir une politique agricole efficace en vue de juguler les absences de pluie dont souffrent les paysans. ‘’Ce qu’il nous faut aujourd’hui, c’est une politique d’adaptation aux conditions climatiques qui met l’accent sur la culture de variétés à cycle court. Mais aussi et surtout qui fait de la maîtrise de l’eau une priorité. Il faut faire en sorte que les paysans puissent disposer d’eau en tout temps pour produire durant toute l’année’’, a fortement recommandé l’agriculteur biologiste.

‘’Nous avons constaté un ralentissement de la croissance végétative’’

L’hivernage, à Thiès, confirme les prévisions météorologiques reçues à la Direction régionale du développement rural (Drdr). Selon Mme Sarré, dans ce premier bulletin d’informations de la campagne agricole parvenu à la Drdr, il est clairement indiqué que la situation pluviométrique va être déficitaire dans plusieurs localités du pays. Pour ce qui concerne précisément la région de Thiès, elle soutient que la pause pluviométrique pourrait ‘’affecter sérieusement’’ les premiers semis. ‘’Nous avons constaté un ralentissement de la croissance végétative. En outre, nous avons noté aussi, il y a quelques semaines, des cas d’attaques d’ennemis de cultures dans les départements de Thiès et de Tivaouane. Heureusement, il n’y a pas eu de dégâts et ces cas ont été maîtrisés’’, a rassuré Mme Sarré. Cette dernière renseigne que des prévisions météorologiques étalées sur les mois d’août et de septembre font état d’une ‘’pluviométrie déficitaire sur une bonne partie du pays, particulièrement sur la façade ouest et le nord, et normale sur certaines zones dans la partie sud-est’’.

 

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