Moscou reste sur sa position
La Russie n’a pas l’intention d’infléchir sa politique dans le dossier syrien. Les deux délégations de l’opposition syrienne, reçues ces trois derniers jours à Moscou, ont pu le constater. Dernière visite en date : celle du chef du Conseil national syrien, la principale coalition de l’opposition syrienne à l’étranger. Abdel Basset Sayda s'est entretenu ce mercredi 11 juillet avec plusieurs officiels russes, dont le chef de la diplomatie Sergueï Lavrov. Un entretien qui n'a pas permis de débloquer la situation.
Les membres de la délégation ne cachent ni leur déception, ni leur incompréhension à l’issue de leurs entretiens avec Sergueï Lavrov. Face à des opposants qui attendent de la Russie qu’elle lâche le régime de Bachar el-Assad, le chef de la diplomatie russe s’est borné à réitérer la position de son pays. Pas d'ingérence extérieure et ouverture d’un dialogue auquel participeraient à la fois le gouvernement et tous les groupes d'opposition en Syrie.
« Quel que soit le masque qu'elle revêt, c'est une politique de soutien au régime qui donne la possibilité de poursuivre la violence », a expliqué le nouveau chef du CNS, Abdel Basset Sayda, au cours d'une conférence de presse. Son prédécesseur à la tête du Conseil national syrien, Bouhran Ghalioun, affirme avoir tenté de convaincre les Russes que leur blocage jouait contre leurs intérêts tout en conduisant la Syrie à la catastrophe, mais sans succès.
Autre question sensible : les livraisons d’armes russes au régime de Damas. Le CNS comptait appeler la Russie à cesser ses exportations pour maintenir de bonnes relations avec le peuple syrien. Un message qui n’a visiblement pas fait mouche : au moment où la délégation syrienne était en pourparlers à Moscou, un haut responsable de la Défense a annoncé que les livraisons de systèmes de défense anti-aérienne russes à Damas allaient se poursuivre.
Rfi