875 millions dépensés lors du Dak’Art
Si elle devait quitter aujourd’hui, la secrétaire générale de la Biennale de Dakar a de quoi être fière de son passage dans ce service. C’est sous son magistère que la première étude économique de cet évènement est faite. Elle a d’ailleurs été présentée hier au ministre de la Culture Abdou Latif Coulibaly.
Pour la première fois depuis sa création, la Biennale de l’art africain contemporain, Dak’Art, a fait l’objet d’une évaluation économique. L’Agence nationale de la statistique et de la démographie (Ansd) y a, en effet, procédé lors de la 13e édition de la plus grande rencontre africaine de l’art. Pour la première expérience, les agents de l’Ansd se sont intéressés aux Off de la Biennale. Dans ce cadre, visiteurs et exposants ont dépensé 875 millions de francs Cfa, le temps de la Biennale. D’après la secrétaire générale de la Biennale, Marième Bâ Diop, il y a un retour sur investissement, car l’organisation de cette 13e édition a coûté 865 millions de francs Cfa. Cela dit, cet évènement rapporte quelque chose au Sénégal et plus qu’on le pense d’ailleurs, puisque le rapport présenté hier au ministère de la Culture ne concerne qu’une partie de cette manifestation, les expositions Off.
Il y a donc eu 1 000 exposants dont 22 % de femmes et 78 % d’hommes. 89,5 % de ces exposants sont des Sénégalais. Le reste vient d’Afrique, de l’Europe, des Usa, etc. Ils étaient répartis sur 308 sites. La valeur économique des exhibitions est estimée à 2,28 milliards de francs Cfa. Les différentes expositions ont reçu 7 000 visiteurs et le temps de l’évènement, 175 emplois ont été créés entre Dakar, Thiès et Saint-Louis. Une première évaluation satisfaisante à bien des égards. ‘’Après chaque édition, on se disait que la Biennale a pu faire gagner tant au Sénégal sans avoir une idée précise des chiffres.
Aujourd’hui, il y a une étude à la base avec des sommes et chiffres vérifiables et qui reposent sur une étude’’, s’est félicité le président du comité d’orientation du Dak’Art, Baïdy Agne. Le ministre de la Culture, Abdou Latif Coulibaly, lui, est d’avis que ce travail va permettre de mieux crédibiliser la Biennale. ‘’Cela va permettre aux gens de comprendre l’utilité de ce que nous faisons’’, a-t-il expliqué. Dans certains pays, l’apport de la culture dans le développement est bien reconnu, chiffré et pris en compte dans le calcul du Pib. Le ministre de la Culture rêve que le Sénégal puisse arriver à ce stade. C’est ainsi que les gens pourront comprendre l’importance de la culture. Mettre en place des infrastructures culturelles serait un pas vers cet idéal, surtout qu’aujourd’hui il reste convaincu qu’il faut miser sur le tourisme culturel et non celui balnéaire.
Il est donc reconnu que, pour le développement du secteur culturel, il faut des chiffres, des statistiques. Ainsi, après cette première concluante expérience, la tutelle ne souhaite pas s’en tenir à cela. Elle a émis des vœux et fait des propositions. Pour la prochaine Biennale, elle pense qu’une étude qualitative serait pertinente. Le Dak’Art participe au rayonnement du Sénégal à l’étranger. On en parle de façon assez décontracté. Il serait bien, pensent certains dont M. Coulibaly, d’analyser et d’étudier cela.
BIGUE BOB