Les deux cordonniers allaient vider le compte du comptable
Deux cordonniers ont été traduits hier, devant le tribunal des flagrants délits de Dakar, pour s’être présentés à la banque avec un chèque volé appartenant au comptable de World vision.
N’eût été le gestionnaire de son compte bancaire, le comptable de World vision de la zone Ouest africaine allait se retrouver avec un compte en banque complètement vidé. En effet, deux individus ont voulu puiser dans son compte bancaire par le biais d’un chèque. Courant juin, Adolphe Kampal avait garé son véhicule devant une maison pour y présenter ses condoléances. A sa sortie, il constate que la portière de son véhicule est défoncée. Le ou les auteurs emportent son carnet de chèque, ses cartes bancaires et son ordinateur portable. Alors qu’il s’interrogeait sur l’usage que le voleur pourrait en faire, le comptable de World vision a reçu un coup de file de son gestionnaire de compte pour lui faire part de l'intention d’un individu détenteur d’un chèque de retirer de l’argent dans son compte.
En effet, les cordonniers Momar Sène et Khadim Ndiongue munis d’un chèque, se sont d'abord présentés dans une banque pour retirer la somme de 1,2 millions de francs CFA. Lorsque le caissier leur a dit qu’ils ne pouvaient retirer qu’un montant de 800.000 francs CFA, ils se sont rendus à une autre agence avec un nouveau chèque. Alors qu’ils espéraient empocher l’argent, ils ont eu la surprise de leur vie en voyant débarquer la police qui les a embarqués sans autre forme de procès.
''Mon client a eu pitié d’eux''
Traduits hier, devant le tribunal des flagrants délits de Dakar, les deux prévenus ont laissé entendre qu'ils ont été abusés par un client qui les a mandatés pour encaisser le chèque. ''Il avait passé une commande de chaussures et m’a demandé de lui retirer l’argent'', a déclaré Khadim Ndiongue qui a sollicité le concours de son co-prévenu Khadim Sène, parce qu’il ne détient pas de pièce d’identité. Celui-ci dira : ''J’ignore l’origine du chèque. Khadim m’a demandé de l’aider et je l’ai fait en tant qu’ami''. Fort de ces dénégations, la défense a plaidé la relaxe au bénéfice du doute. L’avocat de la partie civile a pour sa part réclamer le franc symbolique. D’ailleurs, Me Henry Gomis a estimé que n’eût été les données contenues dans l’ordinateur, son client allait se désister. ''Quand il a vu ces jeunes, il a eu pitié d’eux. Mais comme il doit se justifier auprès de ses employeurs, il est obligé de poursuivre son action'', a ajouté le conseil.
Délibéré le 20 juillet prochain.
FATOU SY