Plaidoyer pour un Traité sur le commerce des armes
Les Sénégalais ont encore en mémoire, l'épisode des armes iraniennes vendues à la Gambie et tombées dans l'escarcelle des combattants du MFDC. Il s'en était suivi une vague d'attaques rebelles dans la partie sud du pays et la rupture des relations diplomatiques entre le Sénégal et l'Iran. Une pareille mésaventure pourrait ne plus se reproduire, si la communauté mondiale en conclave au siège des Nations Unies à New-York parvient à un traité international sur le commerce des armes.
''Chaque année, ces armes constituent une des principales causes de la mort d’un demi-million de personnes et du déplacement de 27 millions d’autres, déracinées par les conflits armés et les persécutions'', a déclaré dimanche Seydi Gassama de Amnesty International, du haut de la tribune des Nations-Unies. La conférence qui a débuté le 02 juillet, devrait se terminer le 27 juillet avec l'adoption d'un Traité dont les négociations s'annoncent ardues. Ce qui fait dire au compatriote sénégalais que les délégués ne doivent pas se laisser ''prendre en otage par ceux qui veulent diluer le Traité au point de vider ses dispositions de tout leur sens''.
Ainsi, Seydi Gassama estime que les obligations que le Traité entraînera pour les gouvernements devront être ''claires et nettes''. De ce fait, ''ses règles ne sauront être facultatives, dès lors qu’elles reflètent les obligations des États aux termes du droit international car, autrement, le Traité pourrait rapidement être discrédité aux yeux de l’opinion publique mondiale''. Le président de Amnesty Sénégal préconise donc que ''le Traité ait une portée générale'' et que ''les mécanismes de contrôle soient rigoureux''.
Car, selon Seydi Gassama ''lorsque les gouvernements prennent des décisions sur des transferts d’armes internationaux, leur responsabilité doit être davantage engagée et ils doivent être tenus de rendre des comptes''. L'idéal aujourd’hui serait de parvenir à un ''traité avec un champ d’application exhaustif couvrant tous les types d’armes et tous les types de transferts''.
Gaston COLY