Rencontres ‘’banlieus’Arts’’ sénégalais et français
La 2e édition du festival Banlieues fraternelles francophones va se dérouler, du 5 au 13 avril. L’annonce a été faite mercredi au cours d’une conférence de presse tenue à l’Institut français de Dakar. Il est, à la base, une initiative de Guédiawaye hip hop.
Des jeunes de Guédiawaye pourront, à partir de la semaine prochaine échanger avec des jeunes de quartiers de Strasbourg. Ce sera à l’occasion de la deuxième édition du festival ‘’Banlieues Fraternelles francophones’’ (B2F) organisée par l’institut français de Dakar, Guédiawaye Hip hop et la Maison des cultures urbaines de Dakar. Ce festival est possible grâce à un appui conséquent de l’Institut français, comme l’a dit le boss de G-Hip hop, Malal Almamy Talla alias Fou Malade. ‘’L’institut français est notre unique partenaire. Il a donné 35 mille euros. La Maison des cultures urbaines a contribué à hauteur de 6 mille ou 7 mille euros. Guédiawaye Hip hop a donné 5 mille euros. Les ressources humaines qui vont travailler sur ce projet vont être prises en charge par G-hip hop’’, a fait savoir Fou Malade. Lui et ses amis ont tenu à mettre la main à la poche pour diverses raisons. ‘’Nous avons tenu à contribuer, parce que c’est important pour nous. Quand on veut être respecté, il est important de donner sa contribution, c’est très important’’, a précisé Malal Talla.
Pour les anti Français qui ne comprendraient pas qu’un rappeur aussi engagé politiquement que Fou Malade, un activiste connu et reconnun accepte d’être soutenu par les Français, il leur donne ses raisons. ‘’Il y a un discours anti-français qui dit qu’il faut que la France dégage. On retrouve cela un peu partout, c’est un discours très militant, très politique, qui n’est pas content de la coopération entre le gouvernement et les Français. Certains trouvent que la France exploite beaucoup le Sénégal (…) Il y a des gouvernements qui font n’importe quoi, mais il y a les peuples qui ont envie de se rencontrer, de changer de modèles alternatifs et ces derniers, on les retrouve dans la culture urbaine’’, a dit Malal Talla.
En effet, l’un des objectifs de ce festival est de faire rencontrer des jeunes, ici et d’ailleurs. Ce à travers différents arts. ‘’Nous avons choisi de faire rencontrer les peuples. On veut que les jeunes de Guédiawaye comprennent ce qui se passe à Strasbourg et que ceux qui arrivent comprennent qu’il n’y a pas que la pauvreté ici, qu’ils puissent voir le potentiel créatif des jeunes’’, a dit Malal Talla. Quelque part, donc, ce festival vise également à changer les mentalités et faire disparaitre certains clichés. ‘’Quand on parle de la banlieue, on parle de drogue, de banditisme, de pauvreté, de vol, mais il y a autre chose d’important qui se passe en banlieue et dont il faut parler. Il faut changer le regard des gens. Il y a des jeunes dans les banlieues qui essaient de proposer des choses. Il y a un potentiel de création pour faire des choses qui ont du sens, porter un discours pour son quartier, représenter son quartier, en montrant ce qui y est positif’’, a expliqué Fou Malade.
Les invités du B2F sont attendus à Dakar, le 7 avril. Ils seront 10 artistes français. Avant leur arrivée, l’évènement débutera ce 5 avril par le Battle national organisé par Kaay Fecc et qui est labellisé, cette année, par B2F, tel qu’expliqué mercredi par les organisateurs qui faisaient face à la presse. Ce sera au Terrain Hamo 6 que se tiendront les compétitions.
‘’Je rap donc je suis’’
Au même lieu dans l’après-midi, il est prévu une conférence sur ‘’hip hop, espace de formation politiquee des jeunes dans les quartiers populaire’’. Thiat, M.A.S.S, Malal Talla, Dr Ibrahima Wane et Hamidou Hann en parleront. Après le premier battle, sont attendus sur scène, pour un show, Simon, Bidew Bou Bess, D Freezy, Leuz DiwaneJ, Sister Antish, Ndiol, Msy Ko, Guiss Tek, Laft B, Ibou Kara, Mamy Victory et Aroo. Le lendemain se poursuit le battle, avant le concert d’Ousseynou Ak Assane, OMG, Paco Path Ghetto, Lyricistes, Dablessed, Hezbo Rap, By MIc, Kobza, Jailer Bangz, Kheuch P, Tri Tri Pass.
Le 7 avril se tiendra une table-ronde sur la danse hip hop qu’accueillera Guédiawaye Hip hop. Ensuite, il est prévu un concert. Du 8 au 12 avril, au centre culturel régional de Dakar Blaise Senghor, se tiendront des résidences et masterclass chorégraphiques entre artistes des banlieues françaises et sénégalaises. Ce sera ‘’une opportunité de partager des démarches artistiques et de renforcer les capacités chorégraphiques pour aboutir à des créations individuelles et communes qui viendront enrichir le patrimoine chorégraphique (…)’’, lit-on dans un document de présentation.
Le 8 avril, la Maison des cultures urbaines reçoit le concept ‘’je rap donc je suis’’. ‘’Mc, slameurs, poètes urbains, sénégalais et français se réuniront pour des ateliers de transmission, d’échanges et de création pour redonner au rap ses fonctions subversives de transmission de savoir, d’alerte sociale, de conscientisation et d’éducation populaire’’, d’après un document de présentation.
Le 11 avril, ce sera à l’Institut français de Dakar de recevoir les festivaliers pour diverses activités. Rufisque, le Centre culturel Maurice Guèye, recevra la soirée de clôture, le 13 avril.
BIGUE BOB