‘’Consolider les acquis et parachever les chantiers ouverts par mon prédécesseur’’
L’Etat est une continuité. Le nouveau ministre de la Culture, Abdoulaye Diop, semble bien le comprendre. Lors de la passation de service hier, avec le ministre sortant Abdou Latif Coulibaly, il a informé de sa volonté de terminer les chantiers entamés par ce dernier.
Il a donné l’impression de fuir la presse, hier. Il n’a pas voulu dire plus qu’il n’a dit devant les agents du ministère de la Culture, lors de son installation. Abdoulaye Diop est parti juste après cette cérémonie rejoindre le désormais ex-ministre de la Communication Abdoulaye Bibi Baldé, pour une autre passation de service. Téméraires, les journalistes sont descendus le retrouver au 8e étage de l’immeuble Adja Fatou Nourou Diop abritant les ministères de la Culture et de la Communication. Peine perdue ! Le ministre les a une fois encore plantés. Il est parti très rapidement. ‘‘Fast track’’ oblige peut-être. Qui sait ?
Ce qui est sûr, pour l’instant, c’est qu’il veut accélérer la cadence. ‘’Monsieur le Président de la République a inscrit sa deuxième mandature sous le sceau du ‘Fast track’. A cet effet, je compte sur chacun et chacune d’entre vous pour travailler vite et bien, afin de satisfaire la haute autorité et les usagers. Pour ma part, sachez que je ne ménagerai aucun effort pour l’atteinte des objectifs définis par le chef de l’Etat’’, a-t-il annoncé. Il ne compte pas, pour cela, réinventer la roue. ‘’Je m’inscrirai dans la continuité pour consolider les acquis et parachever les chantiers ouverts par mon prédécesseur’’, a-t-il indiqué. Il a une idée de ce qui a été fait ou est en train d’être fait, lui qui était ‘’témoin oculaire’’, au Conseil des ministres, des ‘’plaidoiries’’ de son prédécesseur Abdou Latif Coulibaly. Il n’empêche qu’Abdou Latif Coulibaly est revenu sur le talon d’Achille de sa politique.
‘’J’ai eu le privilège, pendant 19 mois, de participer à la construction d’une identité nationale, à sa consolidation. Pour rappel, cette construction a démarré avec l’indépendance du pays de façon remarquable. Nous y sommes et on continue. Je sais quel est l’engagement du chef de l’Etat par rapport à ce travail et par rapport au ministère de la Culture. Il a réaffirmé sa détermination et sa volonté de faire en sorte que la culture soit placée au cœur du programme de développement économique et social. J’ai cité le Pse. Pour ma part, j’ai fait ce que j’ai pu faire avec les moyens que nous avions. Et nous avions tenté de faire le travail dans la limite des moyens, mais dans la façon la plus efficace aussi’’, a dit le ministre sortant. Il reste sûr que le processus enclenché peut se poursuivre sans heurts. ‘’Nous nous connaissons depuis longtemps et je connais votre engagement et votre détermination à travailler. Partout où vous êtes passé, vous l’avez fait avec rigueur et efficacité. Je vous félicite pour avoir bénéficié de la confiance du président de la République pour venir occuper ce ministère ô combien important dans la vie de la nation. Car il s’agit ici d’esthétique, de beauté, mais également, par ailleurs, de l’identité de notre pays’’, a témoigné Abdou Latif Coulibaly.
Un travail remarquable a déjà été abattu et Abdoulaye Diop semble en être bien conscient. Il a d’ailleurs félicité son prédécesseur ‘’pour l’important travail qu’il a accompli et les chantiers aussi qu’il a ouverts’’.
Des larmes
Il pourra le consulter en privé pour des conseils, a-t-il dit. Il compte également, pour mener à bien sa mission, sur l’appui de tous les chefs de service. Abdoulaye Diop peut être rassuré. ‘’Je suis confiant, parce que vous trouverez en place un personnel extraordinaire, des cadres avec une finesse et une ouverture d’esprit qui rassurent. Vous trouverez également un personnel extrêmement compétent et dévoué. Je veux distinguer parmi ces personnels les femmes’’, lui a assuré le ministre sortant. C’est grâce à eux peut-être qu’il part aujourd’hui ‘’le cœur léger’’, comme il l’a fait savoir. ‘’C’est avec un pincement de nostalgie que je vous quitte, mais pas de regret. Je remercie le président de la République qui m’a permis de m’intégrer dans une famille que j’aime tant. Je retiens plus ma présence pendant sept ans dans le gouvernement que mon départ du gouvernement’’, a-t-il conclu sur un ton empreint d’émotions. Il y a eu des larmes de quelques-unes de ses collaboratrices qui l’ont inondé par ailleurs de cadeaux. Un moment fort en émotions.
BIGUE BOB