Les solutions d’Assane Fall
Il est réel que l’Association Saint-Louis jazz peine de plus en plus à organiser le festival du même nom. Un ancien secrétaire général de l’association organisatrice, Assane Fall, propose quelques solutions pour sortir des zones d’inconfort.
L’on se rappelle à peine de la dernière fois qu’on a organisé le festival international de Saint-Louis, sans parler de problèmes de trésorerie. Si l’on s’en souvient encore. C’est dire que ce problème persiste et date de longtemps. Le manque de moyens semble être le plus grand problème de cette manifestation annuelle organisée par l’Association Saint-Louis jazz. Ce qui ne va pas, naturellement, sans conséquences. Il a une lourde incidence sur la programmation. L’on peut dire sans risque de se tromper que celle de la 27e édition qui a débuté le 26 avril et a été clôturée, hier, est la moins attractive.
Pour la plupart des artistes ayant presté, beaucoup de festivaliers les découvraient sur scène, pour la première fois. Il y a eu de belles surprises comme Manou Gallo, Veronika Stalder ou encore Maria Pia De Vito. Des révélations qui restent tout de même de bonnes artistes pour une première partie d’un plateau comme celui du Saint-Louis jazz qui a reçu de grands noms comme Randy Weston, Lokua Kanza, Richard Bona, Baaba Maal, etc. Comment avoir à nouveau des affiches tentantes ? Un ancien secrétaire général de l’Association Saint-Louis jazz, Assane Fall, pense qu’il n’y a pas de secret. ‘’Il faut retrousser les manches et travailler’’, conseille-t-il au bureau actuel. Pour lui, aujourd’hui, les attentes des populations et des mélomanes ne sont pas satisfaites.
‘’La programmation n’est plus ce qu’elle était, parce que l’Association n’a pas de moyens, il faut le dire’’, avoue-t-il. Pour résorber cet écueil, il soutient, entre autres, l’idée de l’actuel président de l’Association Saint-Louis jazz, Me Ibrahima Diop de passer du statut d’association à celui de fondation. Seulement, le bureau qu’il dirige est à la fin de son mandat, alors que le processus n’est pas mené à bout.
‘’Je veux que le bureau actuel organise une assemblée générale et que le projet que porte le président pour la mutation vers une fondation soit portée par le nouveau bureau qui va postuler. Le bureau actuel doit être renouvelé. Et l’un des premiers chantiers sera de faire l’évaluation du festival, parce qu’il n’y en a pas eu, depuis 3 ou 4 ans’’, informe-t-il. Au-delà des 50 millions promis par le ministère de la Culture et de la Communication, M. Fall pense que la tutelle pourrait aider dans ce travail. Ce qui permettrait de savoir ce qui ne marche réellement pas, de corriger les imperfections et remettre l’évènement sur de nouveaux rails.
Lui déjà, diagnostique, un problème de communication qui plombe bien des choses dans la bonne marche des activités de l’Association. Il regrette que, depuis 4 ans, aucun ministre n’ait pris part à l’ouverture du festival de jazz. ‘’Il n’y a pas même pas eu de directeur de cabinet. On leur envoie des conseillers’’, se désole-t-il. Pour lui, les organisateurs en sont là, parce que l’image de la manifestation s’est beaucoup dégradée, ces dernières années.
Il est également d’avis qu’il faut ouvrir l’Association et permettre à des gens qui ne sont pas des Saint-Louisiens de participer. ‘’Ce festival n’appartient plus qu’aux Saint-Louisiens. Une ouverture à d’autres s’impose’’, préconise-t-il. Il faut également, à son avis, que la municipalité de Saint-Louis s’approprie de la manifestation.
BIGUE BOB (envoyée spéciale à Saint-Louis)