Le Sénégal n’est pas épargné par les catastrophes. Le général Mor Seck, Commandant de la Bnsp, dont les éléments sont sur tous les fronts, donne un certain nombre de solutions pour venir à bout des incendies et des inondations.

Les incendies sont devenus un cauchemar. Et cette année 2019 est particulièrement incendiaire. Hier, le commandant de la Brigade nationale des sapeurs-pompiers (Bnsp) a donné des pistes de solution à ces nombreux cas de sinistres qui secouent le pays. C’était lors de la cérémonie d’ouverture des journées culturelles de la Bnsp. Le général de brigade Mor Seck souligne que, de par sa proximité avec la population, la commune est le premier niveau d’organisation pour faire face à un évènement non souhaité. Puisque la prévention et la réponse aux situations d’urgence doivent reposer, dans les cas généraux les plus fréquents, sur les maires, au titre de leurs pouvoirs de police.

En effet, 88 ans après la création du premier secours, la Brigade nationale des sapeurs-pompiers ne célèbre que la deuxième édition de ses journées culturelles, sur le thème ‘’Les sapeurs-pompiers au service des communes pour une meilleure territorialisation des actions de sécurité civile’’. Ce thème vise, essentiellement, selon le général Seck, à améliorer cette collaboration et surtout à inciter les maires à une meilleure prise de conscience de leur rôle en matière de sécurité civile, notamment dans l’alerte, la sensibilisation et la préparation des populations, la prévention ainsi que l’appui aux services d’urgence, le soutien des populations, le relèvement et l’information des autorités.

Pour le soldat du feu en chef, les populations sont de plus en plus confrontées à des catastrophes, à la gestion desquelles les communes sont assez peu préparées. En guise d’exemple, il donne les cas des incendies et des inondations. ‘’En effet, d’abord, il n’y a pas de ville, de village ou d’agglomération dans lequel on ne dénombre pas au moins un marché. Ces marchés qui permettent aux populations de s’approvisionner en produits divers sont, hélas, le plus souvent la proie de flammes consécutives à des incendies. Les sapeurs-pompiers, appelés à intervenir, rencontrent presque toujours les mêmes difficultés, du fait essentiellement du manque d’hydrants fonctionnels exacerbé par l’absence d’allées de service, le stockage désordonné de produits et de marchandises, l’encombrement ou le blocage des issues de secours’’, liste le général Seck. Pour qui, en sus de cela, il faut ajouter que ces infrastructures ne disposent pas, en outre, d’aucun moyen de secours, même les plus élémentaires, de sorte que des dégâts importants sont malheureusement souvent enregistrés. Il s’agit, pour la commune, de prévenir pour éviter la survenue d’accidents ou de sinistres ; de pouvoir, en urgence, prendre toutes les mesures d’assistance et, s’il y a lieu, de provoquer l’intervention des services étatiques.

 ‘’Sur le plan de la lutte contre les incendies, la commune y parviendra par l’installation d’hydrants, l’équipement des marchés et autres édifices de moyens de secours, le recrutement d’agents de sécurité pour la surveillance des infrastructures, la mise en place de consignes de sécurité et d’alarme des populations ainsi que d’alerte des services publics et, en milieu rural, la réalisation des pare-feu’’, indique le commandant de la Bnsp.

‘’La responsabilité du maire est déterminante’’

Concernant la gestion des inondations, selon le général Mor Seck, la maitrise de l’urbanisme est essentielle dans la prévention, puisqu’elle permet de limiter ou d’interdire l’exploitation des nouvelles constructions à ce risque et d’éviter ainsi les phénomènes de majoration pour les constructions existantes. ‘’La responsabilité du maire est déterminante, surtout dans le cadre de l’allocation de terrains et de la délivrance des autorisations de construire. Outre ces obligations, pour lutter contre les noyades et les accidents de traversée, assurer la police et la surveillance des plages et des points de passage par embarcation, le recrutement et la formation de maitres-nageurs-sauveteurs, le balisage des plans d’eau, la réalisation de gilets de sauvetage et la mise en place de consignes de sécurité’’, dit-il.

Concernant la protection de l’environnement, le commandant de la Bnsp souligne qu’il faut effectuer des campagnes d’information et de sensibilisation des populations sur les risques encourus. Les maires, à ce niveau, pourront utilement travailler en étroite collaboration avec ses services, aux fins d’assurer la prévention et la réduction des risques et des catastrophes.

Enfin, il urge, à ses yeux, une signature de contrat de collaboration et de confiance entre ses services et les maires pour rendre la communauté plus résiliente, à travers l’établissement de ponts d’échanges sur tous les problèmes d’intérêt commun relevant particulièrement de la protection et de la sécurité civiles.  

Venu présider la rencontre, le ministre de l’Intérieur a promis que l’Etat sera aux côtés de la Bnsp pour l’aider à remplir sa mission et les défis qui ont pour noms menaces terroristes, risques liés à l’exploitation prochaine du pétrole. Pour y arriver, Aly Ngouille Ndiaye prône une réadaptation, des formations, des exercices ainsi qu’une collaboration avec d’autres acteurs ainsi que la modernisation des moyens d’actions qu’il faudra poursuivre.

En 2018, la Bnsp a effectué 36 838 interventions, contre 35 122 en 2017, 34 857 en 2016, 30 766 en 2015 et 27 216 en 2014. Depuis le 19 avril, la campagne de don de sang lancée a permis de glaner plus de 1 800 poches.

CHEIKH THIAM