Publié le 13 Jun 2019 - 00:28
GESTION COLLECTIVE AU SENEGAL

Des artistes demandent la dissolution de la Sodav

 

La gestion de la Sodav pose problème à certains artistes. Ils ont fait face à la presse hier, à Dakar, pour demander sa dissolution.

 

Des artistes sénégalais dont Mame Goor Jazaka, Pape Fall du duo ‘’Pape et Cheikh’’, Dembel Diop, Papis Konaté, Baba Hamdy, Alioune Kassé, Manel Diop, Zeynoul Sow ont fait face à la presse, hier, à Dakar. Ils demandent la dissolution de la Sénégalaise du droit d’auteur et du droit voisin (Sodav). ‘’La manière dont est gérée la Sodav ne nous agrée pas. On ne s’attaque pas à des personnes, mais on est contre un système. Les comptes de la Sodav risquent d’être gelés très prochainement, parce que la société doit de l’argent aux impôts, alors qu’elle nous prend de l’argent sur nos salaires à chaque paiement, à hauteur de 8,9 %. On se demande où va cet argent aujourd’hui’’, a tonné Mame Goor.

‘’Sous l’ère du Bsda (Ndlr : Bureau sénégalais du droit d’auteur) on nous payait trois fois par an. Depuis que la Sodav est là, on ne  nous paie qu’une fois l’an’’, a-t-il déploré. Ce qui fait dire à Pape Fall que ‘’la Sodav est un échec’’. Des accusations qui pleuvent à peine quelques mois après que la Confédération internationale des sociétés d’auteurs et compositeurs (Cisac) a cité la Sodav parmi les deux sociétés de gestion les plus performantes en Afrique. ‘’Cela ne signifie rien et relève juste d’un lobbying’’, crie Pape Fall.

Que dire alors de la répartition ? Des membres du Conseil d’administration de la Sodav étaient présents à la conférence de presse et ont distribué aux journalistes le calendrier de répartition de la Sodav. Ce dernier montre qu’il n’est pas vrai que la Sodav existe depuis 5 ans, comme l’ont dit Mame Goor et Cie.

En effet, le décret d’agrément permettant à la société de gestion collective de démarrer ses activités a été signé par le président Macky Sall, il y a 2 ans et 6 mois. Depuis le 24 mars 2017, la Sodav a réparti 114 911 528 F Cfa. A cette date, étaient payés suivant le récapitulatif reçu les droits lyriques musicaux du premier semestre de 2015, les droits numériques des années 2013, 2014 et 2015, les droits dramatiques et littéraires des années 2015 et 2016, ainsi que les droits de la Sacem d’octobre 2016. En juillet 2017, la Sodav a procédé à un deuxième paiement dédié ‘’aux droits numériques religieux, instances de 2015 et 2016’’.

 Par conséquent, ces échéances ont permis d’éponger les ‘’dettes’’ du Bsda, puisqu’il ne s’était pas acquitté du paiement du droit d’auteur auprès de ses sociétaires depuis 2013. En outre, comme en 2017, en 2018, il y a eu deux échéances de paiement. La première date du 8 juin et la seconde de novembre. Pour 2019, il y a eu un premier versement le 21 mars. ‘’En 30 mois d’existence, la Sodav a réparti 808 800 008 F Cfa.

Malgré cela, Pape Fall dit être dans une galère totale, avec cette nouvelle société. Lui qui recevait des droits de la société sœur de la Sodav de la France, la Sacem, n’en reçoit plus. Mame Goor, pour sa part, veut que la lumière soit faite sur le milliard offert par le président Macky Sall aux artistes à travers la Sodav. ‘’Ceux qui dirigent la Sodav n’ont même pas communiqué sur ce milliard, parce qu’ils n’aiment pas le président Macky Sall’’, a-t-il tonné.

Dans une interview publiée dans l’édition du ‘’Soleil’’ du week-end dernier, le directeur général de la Sodav, Aly Bathily, affirme que ‘’le milliard n’est pas encore décaissé’’. Il a rappelé dans l’entretien que c’est l’ancien ministre Abdou Latif Coulibaly qui a présenté le projet du président Sall à l’Assemblée nationale. Effectivement, il était même inscrit dans le budget du ministère de la Culture. Pour dire que rien n’a été fait en catimini.

L’administrateur du Grand Théâtre, Keyssi Bousso, en a eu aussi pour son grade, hier. ‘’Le Grand Théâtre a un budget de 700 millions. Il ne nous propose rien. Il faut l’auditer’’, a lancé le président de l’Association de l’industrie musicale (Aim) Zeynoul Sow. Il demande au président Sall de sévir et de ‘’régler le problème du Grand Théâtre’’. Une vieille récrimination de l’Aim qui demande cela depuis 2016, en vain.

BIGUE BOB

 

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