Mati Diop ‘’noie’’ les Sénégalais dans l’Atlantique
‘’Atlantique’’, de la réalisatrice Mati Diop, a enfin rencontré le public sénégalais. Le Grand prix de la 72e édition du festival de Cannes est officiellement montré pour la première fois au Grand Théâtre de Dakar, en présence de la réalisatrice, des acteurs et de l’équipe technique du film. C’était vendredi dernier.
C’est dans une salle archi-comble que la réalisatrice Mati Diop a présenté son long métrage ‘’Atlantique’’ au public sénégalais, vendredi dernier. Les 1 800 places du Grand Théâtre ont été toutes occupées. Et c’est devant ce public venu en masse que, toute émue, la réalisatrice Mati Diop a tenu à dire quelques mots à l’équipe qui l’a accompagnée au cours de l’aventure que constitue son premier long métrage ‘’Atlantique’’.
Ainsi, bien avant la projection de son film ayant quand même reçu le Grand prix du festival de Cannes de cette année, la fille du musicien Wasis Diop a tenu un discours de remerciement. ‘’Avant que l’on ne plonge dans ‘Atlantique’, j’aimerais dire un grand merci à l’ensemble des acteurs qui ont pris part à la réalisation de ce film. Sans votre partition, ce moment n’aurait pas été possible’’, a-t-elle déclaré.
Dans la foulée, la nièce du grand cinéaste Djibril Diop Mambéty dit croire fermement à un futur radieux pour le cinéma africain d’une manière générale. ‘’Ce film, c’est aussi pour démontrer que nous sommes capables de réaliser des productions qui n’ont absolument rien à envier à celles faites en Europe ou à Hollywood, qu’elles soient primées ou pas à Cannes’’, a-t-elle dit sur un ton empreint de fierté.
Dans ce film aux allures dramatiques, la cinéaste plonge son public dans un contexte social bien africain. Elle met en avant l’histoire d’amour entre Souleiman et Ada, deux jeunes, fous l’un de l’autre et pauvres. Mais la vie est rose pour eux. Il n’y a pas plus beau que l’amour. Mais c’est sans compter sur les oiseaux de mauvais augure. Ici, il s’appelle Omar. Il est un Sénégalais vivant en Europe et est amoureux de la belle Ada.
Sans surprise, il est le préféré des parents de la jeune fille. Souleiman, ouvrier dans un chantier, et face à son destin, décide de prendre les embarcations de fortune. Direction, l’Espagne. Leur bateau n’arrivera jamais à bon port. Les autres jeunes avec qui il voyageait se réincarnent à travers des jeunes filles de leurs quartiers et descendent chaque soir dans la maison de leur convoyeur pour réclamer leur dû. Le fantôme de Souleiman n’est qu’à la recherche de sa bien-aimée, à qui il veut dire au revoir une dernière fois. Il se réincarne à travers l’inspecteur en charge de l’enquête et ira à la rencontre d’Ada. L’histoire à un fond dramatique et romantique à la fois.
Pour l’ancien ministre de la Culture Abdou Latif Coulibaly, ‘’c’est un film magnifique par son écriture cinématographique, par sa thématique, mais aussi par sa subtilité’’. Il a suivi l’avant-première d’’’Atlantique’’ vendredi dernier au Grand Théâtre aux côtés de la présidente du Conseil économique, social et environnemental (Cese) Aminata Touré.
Pour ceux qui ont raté ce ‘’chef-d’œuvre cinématographique’’, comme le qualifient certains, d’autres dates de diffusion sont programmées. Aussi, le film est sorti en salle à Dakar et en Afrique depuis le 4 août. Il vaut bien le tour. Allez-y le voir.
MAMADOU DIOP (STAGIAIRE)