Publié le 27 Aug 2019 - 21:24
ABSENCE D’INFRASTRUCTURES CULTURELLES, MANQUE D’APPUI A KOLDA

Les artistes égrènent leur chapelet de doléances 

 

Pas d’appui, pas de considération, ni un centre culturel ou un complexe culturel, encore moins d’un studio d’enregistrement digne de ce nom, ni d’un village des arts. Les complaintes sont nombreuses. Les attentes idem. Les acteurs culturels de Kolda dressent une longue liste de requêtes et demandent à leur ministre de tutelle, qui était en visite à Kolda, d’agir au plus vite.

 

Kolda est une vieille cité culturelle qui est laissée en rade. Aucune infrastructure culturelle publique digne de ce nom n’y est érigée. Du moins, c’est ce que disent les artistes habitant la région. Leurs attentes sont nombreuses. Ils l’ont fait savoir au ministre de la Culture et de la Communication, Abdoulaye Diop, qui était en visite dans la zone, le week-end dernier. D’après les artistes, il y a une absence criarde de salles de spectacle et d’espaces de répétition. Chacun, de son côté, essaie, du mieux qu’il peut, de monter une création.

Ainsi, pour les répétitions, d’aucuns sont obligés de se produire dans la cour des maisons. Ce qui n’est pas aisé. Des peintres transforment la cour de leur maison ou leur chambre à coucher en atelier.

 ‘’Nous artistes de Kolda sommes fatigués. Car Kolda n’a pas un centre culture digne de ce nom, ni un complexe culturel, encore moins de studio d’enregistrement pouvant aider au développement de la musique moderne et traditionnelle. Les artistes de Kolda se débrouillent à acheter du matériel musical pour pouvoir travailler. Nous, artistes de Kolda, essayons de nous débrouiller avec les moyens du bord’’, a expliqué le prince de la Kora, Vieux Kanouté.

Porte-parole des acteurs culturels de Kolda, Sadik Sall a déclaré que ses collègues et lui ne se sentent pas du tout soutenus. Au contraire, ils seraient mis à l’écart de certaines initiatives culturelles. Ils rêvent d’opportunités pouvant les aider à faire décoller la culture dans la région sud du Sénégal.

Plus pragmatique, Dj Mbaye est lui dans les solutions. Un conseil régional de développement (Crd) serait un bon début, pour au moins identifier tous les problèmes et réfléchir aux moyens de les résoudre. 

Quelques pistes se dessinent déjà. En effet, il est demandé au ministre de la Culture la construction d’une salle de spectacle, un village des arts pour que les plasticiens puissent avoir des ateliers ainsi qu’un complexe culturel où tout le monde pourra se retrouver. Car, d’après eux, c’est ce qui leur manque. Le Cercle des écrivains et poètes de Kolda attend aussi du ministre Abdoulaye Diop l’amélioration de leur conditions de travail, afin que la création littéraire explose.

L’autre souci des artistes de Kolda est lié à la formation. Une décentralisation de la formation serait la bienvenue, ont-ils indiqué.

Toutefois, les acteurs culturels de Kolda ne se sentent pas concernés par certains programmes du gouvernement, ni pris en compte dans certaines initiatives. La question des subventions est aussi au cœur des préoccupations.

‘’Nous souhaitons que les subventions ne se limitent pas uniquement à certaines associations et groupements de femmes, mais qu’elles soient étendues à tous. En plus, nous ne disposons pas d’une couverture médicale pour pouvoir nous faire soigner régulièrement, encore moins disposer d’une pension de retraite avec laquelle nous pourrons, demain, mener décemment notre vie’’, ont dit des artistes. Un problème en phase d’être réglé, avec le texte de loi portant création du statut de l’artiste et des professionnels de la culture.

Le ministre de la Culture rassure les acteurs culturels

Déçu par le manque criard d’infrastructures culturelles, le ministre de la Culture, Abdoulaye Diop, par ailleurs Maire de la commune de Sédhiou, a soutenu qu’il va adresser ‘’un courrier au maire de la commune de Kolda pour que les artistes puissent avoir les 5 mille 30 mètres carrés dont on a besoin pour ériger quelques infrastructures’’.

Abdoulaye Diop leur a ainsi assuré de son soutien afin qu’ils puissent faire vivre leur art et en vivre.

‘’La culture, de manière générale, doit être consolidée, parce qu’elle est le facteur de rapprochement de différents peuples, de différents styles musicaux’’. Avant de conclure qu’il faut ‘’aider les artistes à se soigner, à désenclaver certaines localités afin de permettre aux artistes qui y habitent de faire la promotion de leurs arts’’.  

EMMANUEL BOUBA YANGA

 

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