La gendarmerie outille ses hommes, en attendant le Cnfsr
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Pour lutter contre l’insécurité dans la circulation et son lot de conséquences estimées à plus de 500 morts par an, la gendarmerie nationale forme ses hommes. En plus, elle va mettre sur pied un Centre national de formation en sécurité routière (Cnfsr).
La gendarmerie nationale a décidé de prendre à bras-le-corps la question de la sécurité nationale. C’est dans ce sens qu’elle a décidé de faire appel à l’expertise française pour former ses hommes, le temps que le Centre national de formation en sécurité routière (Cnfsr) voit le jour. Pendant 18 jours, treize gradés de la maréchaussée ont subi un stage de formation. A la cérémonie de remise d’attestations hier, marquant également l’ouverture d’un autre sur la sécurité routière, le chef de stage a soutenu qu’il a pour objectif d’avoir un vivier de formateurs en conduite moto pour la formation des personnels de la gendarmerie et pour la gestion du futur Cnfsr.
Selon le capitaine Diène Ndiaye, c’est la première fois que la gendarmerie dispose de formateurs avertis en conduite moto. Toutes les unités de vocation motocycliste ont été représentées. Il s’agit des escadrons motocycliste et de surveillance routière, du Groupe d’action rapide de surveillance et d’intervention (Garsi) et des brigades routières. ‘’La progression est inspirée du module d’instruction du Cnfsr de Fontainebleau. Même si les moyens matériels, pédagogiques et les pistes de roulage ne reproduisent pas les mêmes caractéristiques, ce dont nous disposons au centre Sindia répondait aux attentes des instructeurs. Le programme portait sur 3 domaines : la conduite moto, la pédagogie militaire et l’exécution du service de patrouille, de police de la route et escorte’’, a expliqué le capitaine Dièye.
Selon lui, désormais, ils pourront participer à des campagnes de sensibilisation en sécurité routière, surtout pour les conducteurs de deux-roues qui peuvent également bénéficier de leur savoir-faire en matière de pilotage. Dans le cadre de la sécurisation des axes, ils pourront apporter leur expertise et participer à l’éradication des mauvais comportements dont certains usagers font montre et qui causent souvent des préjudices énormes aux usagers de la route, mais aussi à l’Etat avec la destruction des ouvrages et installations.
Pour sa part, le haut commandant de la Gendarmerie nationale, Directeur de la Justice militaire, qui présidait la rencontre, a estimé que l’insécurité routière constitue une préoccupation gouvernementale et le haut commandement est appelé à jouer un rôle central pour inverser durablement la tendance haussière des accidents graves sur les routes.
De l’avis du général de brigade Cheikh Sène, au-delà de la disponibilité des moyens, l’engagement et le savoir-faire du personnel sera déterminant pour relever ce défi.
Le budget du Cnfsr bouclé en 2017 et totalement financé par la coopération française
D’après le coordinateur de la sécurité routière de la gendarmerie nationale, le budget du Cnfsr est entièrement pris en charge par la coopération française et est bouclé depuis 2017. Pour l’heure, d’après le lieutenant-colonel Dieudonné Agbo, les travaux débuteront sous peu. Il sera érigé dans la région de Thiès, sauf changement de dernière minute. ‘’Ce centre va être créé incessamment. Ce sera une première en Afrique. Il va former, dans un premier temps, les gendarmes aux techniques de la circulation routière, une manière de professionnaliser nos hommes aux métiers de la route. Il aura aussi pour mission de sensibiliser la population aux notions de sécurité routière. La répression c’est bien, mais c’est mieux d’éduquer la population’’, a dit le lieutenant-colonel Agbo.
Pour les cinq premières années de fonctionnement, des instructeurs étrangers vont venir les accompagner.
CHEIKH THIAM