‘’A l’état actuel, recevoir plus de 2 000 pensionnaires serait insoutenable pour l’Ugb’’
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Le ministre de l’Enseignement supérieur, Cheikh Omar Hann, a annoncé, il y a quelques semaines, qu’aucun bachelier ne sera, cette année, orienté dans une université privée. Tous iront donc dans celles de l’Etat. Depuis, diverses personnes alertent sur l’impossibilité d’une telle faisabilité. Hier, c’est la Coordination des étudiants de Saint-Louis (Cesl) qui, à son tour, est monté au créneau.
‘’A l’état actuel, recevoir plus de 2 000 nouveaux bacheliers serait insoutenable pour l’université’’, lit-on dans un communiqué reçu à ‘’EnQuête’’. A cause des années invalides déclarées dans ses Ufr, l’Ugb a connu une réduction considérable de son effectif. ‘’Malgré cela, elle a connu d’énormes difficultés pour prendre en charge les étudiants présents, et cela tant au point de vue de l’hébergement que de l’approvisionnement en eau avec les coupures répétitives, en passant par la restauration à travers les mauvaises prestations et les ruptures incessantes et pour finir ce problème récurrent lié à l’évacuation des eaux usées’’.
Au vu de tous ces problèmes précités, la Cesl pense que prétendre faire revenir un aussi important nombre d’étudiants serait une catastrophe. Elle exhorte l’autorité à prendre toutes les mesures pour mettre les étudiants, le corps administratif et pédagogique dans les conditions requises pour un bon déroulement des enseignements, afin de garantir une année stable.
A cet effet, l’Etat devrait réagir et maintenant. La Cesl regrette qu’aucune des promesses faites par l’autorité ne soit, à ce jour, respectée. En effet, le communiqué précise que le 10 avril dernier, la Coordination des étudiants de Saint-Louis avait rencontré le gouverneur de la région, puis le ministre de l’Intérieur le 18 du même mois, avant de recevoir le ministre de l’Enseignement Supérieur, de la Recherche et de l’Innovation à l’Ugb le 5 août 2019. Tous ‘’avaient pris de fermes engagements relatifs à la résolution définitive, avant le mois d’octobre, de l’ensemble des préoccupations qui ont engendré la crise du 10 avril 2019 et qui a valu l’exclusion de quatre camarades étudiants’’, disent les auteurs de la note. Les étudiants se disent désolés de voir que depuis lors, aucun acte, allant dans le sens de respecter ces engagements, n’a été posé.
Les autorités s’étaient engagées à livrer les nouveaux logements dont les travaux ont débuté depuis presque quatre ans et dont la réception était d’abord prévue en février 2019, puis en mai avant d’être reportée en octobre. Et, aujourd’hui, on parle d’une énième report. Elles avaient accepté de construire un nouveau bloc administratif et pédagogique, de nouvelles salles de travaux dirigés et de travaux pratiques ainsi que 19 laboratoires. Pour ces derniers, les travaux ont commencé en 2015, mais sont à l’arrêt depuis plus de 2 ans. Il y a le projet de la voirie interne pour le campus social qui a été détourné au profit de Sanar-village. Il y a également la réhabilitation et la réfection des restaurants universitaires qui devaient être bouclées avant fin septembre, mais les travaux n’ont même pas encore commencé.
Sur la liste longue des promesses non tenues, figure le problème de l’assainissement dans la cité universitaire. Il devait être résolu depuis fort longtemps. Cependant, le ministre de l’Enseignement supérieur, encore moins celui de l’Assainissement n’acceptent de prendre en charge la question. Ils se rejettent mutuellement la responsabilité, alors que les étudiants continuent de vivre le calvaire causé par les eaux nauséabondes.
FARA SYLLA