Publié le 9 Oct 2019 - 17:21
MANQUE D’ANESTHESISTES ET DE MEDECINS REANIMATEURS…

L’hôpital régional de Kolda souffre d’un déficit de personnel

 

Le centre hospitalier régional de Kolda souffre d’un manque d’anesthésistes et de médecins réanimateurs. Les deux techniciens anesthésistes qui y travaillent sont surchargés et ne peuvent pas satisfaire la forte demande sociale.

 

Le centre hospitalier régional de Kolda fait face à un manque criard de personnel. Si, dans les autres départements, le problème est moins flagrant, tel n’est pas le cas en chirurgie. Dans ce département stratégique, on note un manque déplorable d’anesthésistes et de réanimateurs. Le bloc opératoire de ce département est presque vide. Ce qui ne laisse pas indifférent le major Nfaly Mané. ‘’Nous sommes surchargés, parce qu’on manque de bras.

A force de faire faire le travail de 5 personnes à un seul individu, on finit par avoir un faible rendement et être gagné par le stress. Nous ne sommes que deux techniciens en anesthésie. Nous travaillons 24 heures/24. Chaque jour, nous recevons des malades venant de la sous-région, notamment de la Guinée-Bissau, de la Guinée, des départements de Vélingara et de Médina Yoro Foula, de la région de Sédhiou et même de Ziguinchor’’, dénonce-t-il.

Il faut deux équipes au bloc opératoire

Cette situation n’est pas sans conséquence sur la marche de cette structure sanitaire. Les malades sont les premiers à en pâtir. ‘’Nous ne pouvons pas prendre en charge tous les malades’’, se désole le major Mané. Et même si lui et son collègue le voulaient, ils ne pourraient pas toujours. ‘’Dernièrement, je suis tombé malade. Et c’est mon collègue qui assurait le service. Quand j’ai repris, lui est tombé malade à son tour. Cela veut dire que nous ne pourrons pas toujours assurer 24 heures/24 le travail sans repos. Il n’y a que notre service qui est concerné.

En médecine générale, en urgence, à la pédiatrie et à la maternité, il y a du personnel’’, affirme-t-il. Avant d’ajouter : ‘’Nous sommes obligés de travailler un jour sur deux. Cela est inacceptable et anormal, car l’hôpital régional de Kolda reçoit beaucoup de monde. Les patients viennent des quatre coins de la sous-région. Au bloc opératoire, nous avons beaucoup d’interventions par jour. Les urgences de la maternité nous occupent au point que nous avons perdu le sommeil’’, fulmine-t-il.

D’où son appel aux autorités compétentes pour qu’elles réagissent face à cette situation. ‘’Il nous faut deux équipes. Il en faut une pour la maternité et une autre pour le programme réglé. Ça pourra nous soulager. Parce que, présentement, nous sommes obligés de prendre toutes les spécialités confondues. Nous avons 8 chirurgiens contre 2 anesthésistes. C’est inconcevable. Ces chirurgiens ont le temps de se reposer, contrairement à nous qui tournons tout le temps’’, soutient le Dr Nfaly Mané.

A côté de ce problème, est noté un autre qui n’a rien à voir avec les ressources humaines. Il s’agit de l’absence de respirateurs manuels adéquats qui doivent fournir de l’oxygène aux malades post-opérés. Les techniciens travaillent par rapport à leurs expériences avec un matériel vétuste qui est mis à leur disposition. Ils se débrouillent pour pouvoir satisfaire la demande. ‘’Voilà 8 ans que l’hôpital régional de Kolda n’a pas de respirateurs.

On utilise un respirateur quand on endort le malade. On règle les paramètres afin qu’il fournisse de l’oxygène au patient pour nous permettre de faire correctement notre travail. Il joue deux rôles ; il peut être technique, c’est-à-dire une ventilation mécanique. Là, le respirateur assiste le malade. Si ce sont les malades spontanés, on arrête la ventilation mécanique instaurée par le respirateur. Dans ce cas, c’est le malade qui respire et nous continuons l’intervention’’, explique le major Nfaly Mané.

Comme si cela ne suffisait pas, vient s’ajouter, à la liste des écueils, une pénurie de médicaments. Là, le major Mané souhaite que l’Etat n’achète plus les médicaments en Afrique, mais en Europe. Il assure que ceux-là sont bien meilleurs.

EMMANUEL BOUBA YANGA (KOLDA)

 

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