Publié le 2 Nov 2019 - 02:22
MARIAGES PRECOCES AU SENEGAL

21,5 % des jeunes filles donnent naissance avant l’âge de 18 ans

 

Selon une étude du programme Show effectuée dans 7 régions du pays, 21,5 % des jeunes filles donnent naissance avant l’âge de 18 ans. L’étude relève, par ailleurs, les mariages précoces de 12 % des filles âgées de 15 ans et 33 % des filles âgées de 18 ans.

 

Le Show est un projet dont l’objectif est de contribuer à la réduction de la mortalité maternelle et infantile chez les femmes vulnérables et marginalisées, spécifiquement les adolescentes et leurs enfants. Il a livré, hier à Pikine, les résultats d’une étude qu’il a effectuée.

Selon la chargée du projet au niveau du district de Pikine pour Plan International Sénégal, il était question de contribuer efficacement à la réduction de la mortalité. ‘’Le projet Show s’appuie sur trois axes majeurs : à savoir l’utilisation des services, l’amélioration de l’offre de soins de qualité et le renforcement de la gouvernance intégrant la promotion de l’égalité des sexes (y compris l'engagement des hommes), en utilisant une approche transformatrice en genre’’.

D’après Claire Ndione Tamba, une analyse de Plan International Sénégal, en collaboration avec le ministère de la Santé, a permis d’identifier 9 districts sanitaires et 201 postes de santé, dans 7 régions du Sénégal. Il s’agit de Dakar, Louga, Kaolack, Sédhiou Ziguinchor, Tambacounda et Kédougou. Les activités de Show ont une incidence sur un nombre estimé à 1,3 million de bénéficiaires directs et 773 000 bénéficiaires indirects dans 7 régions du Sénégal.

Hier, lors de la cérémonie de partage des résultats, elle a confié que 12 % des filles âgées de 15 ans et 33 % de celles qui sont âgées de 18 ans sont mariées. ‘’Les filles, une fois mariées, sont sujettes à de fortes pressions de la part de la belle-mère pour avoir des enfants. Au niveau national, 21,5 % des filles donnent naissance avant l’âge de 18 ans. Plusieurs des régions ciblées ont des taux beaucoup plus élevés : 36 % à Sédhiou, 45 % à Tambacounda et 59 % à Kédougou. Aucune grosse n’a été recensée dans les zones, depuis le début de ce projet’’, a-t-elle soutenu.

Selon l’intervenante, certaines traditions ‘’néfastes’’ comme les mutilations génitales féminines, les mariages d’enfants, les grossesses précoces, ainsi que l’analphabétisme très répandu, l’accès limité des femmes aux ressources financières et aux opportunités d’affaires, etc., ont pour conséquences de renforcer leur dépendance financière vis-à-vis des hommes et l’accroissement de leur niveau de pauvreté.

‘’Le résultat ultime du projet Show’’

En outre, l’étude a montré que le manque de participation des hommes dans la gestion de la famille, l’influence familiale et le manque de pouvoir décisionnel des femmes et des adolescentes constituent des barrières majeures pour l’accès aux services.

Par ailleurs, le manque de services de santé adaptés, y compris les attitudes inappropriées de la part du personnel de santé, la pénurie de médicaments essentiels limitent l’utilisation efficace des services de santé. S’y ajoute l’exclusion des hommes due à la perception en tant que préoccupation exclusivement féminine qui constitue un réel frein dans la demande de services de santé. ‘’Le résultat ultime du projet Show consiste à contribuer à la réduction de la mortalité maternelle et infantile dans les régions ciblées parmi les populations de femmes marginalisées et vulnérables, particulièrement les adolescentes et leurs enfants. Une théorie du changement à trois piliers est intégrée aux résultats immédiats du projet. Il s’agit de la demande, de l’offre et de la responsabilité en vue d’assurer l’augmentation efficace des connaissances au sujet de la Smne/Ssr, l’amélioration du capital social des femmes en âge de reproduction, l’amélioration de l’adaptation des services aux besoins ‘sexospécificiques’ et aux adolescentes, et les capacités accrues des partenaires étatiques et prestataires de santé’’, poursuit Claire Ndione Tamba.

A la suite de cette étude, des propositions ont été faites :  l'accès aux services par les bénéficiaires (titulaires de droits) est renforcé grâce à l'amélioration de l'utilisation des services de santé essentiels par les femmes en âge de reproduction, les adolescentes, les nouveau-nés et les enfants de moins de 5 ans ; l’augmentation de la capacité de prise de décision des femmes et des adolescentes et l’amélioration du capital social des femmes et des adolescentes. A cela, s’ajoute la capacité des détenteurs de devoirs à fournir un service de qualité par l'exécution des services de santé essentiels. ‘’Ce résultat intermédiaire est conçu avec trois résultats immédiats : une augmentation des capacités de livrer des services de qualité et respectueux de l'environnement, un système de référencement primaire sensible au genre et aux besoins des adolescentes, et une meilleure disponibilité de ressources essentielles’’, a conclu Claire Ndione Tamba.

CHEIKH THIAM

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